mercredi 26 février 2014

Pourquoi sommes-nous tombés si bas ?

La détestation qui touche aujourd’hui le Président de la République et s’étend au parti socialiste de manière plus générale, peut s’expliquer certes par des raisons économiques et politiques, hausse excessive des impôts, celle du chômage, mauvaise communication, malgré le nombre considérable de conseillers qui s’affairent autour de ce problème.

Le réalité est plus complexe et met en jeu des paramètres plus profonds.

Si les Etats-Unis ont pu, sans trop de dégâts laisser prospérer la théorie du genre dans leurs universités, si le mariage gay a pu être voté avec beaucoup de difficultés sous la présidence d’Obama, c’est parce que par ailleurs, la nation américaine est soutenue par une spiritualité très puissante. L’Amérique est protestante. Elle est puritaine. God Bless America!

Tous les ans, les sénateurs et représentants américains se réunissent au Capitole autour de leur foi commune. Bien que l’Eglise soit séparée de l’Etat, c’est celle-ci qui les unit.

C’est cette religiosité qui a permis aux Etats-Unis d’intégrer les différentes ethnies issues de l’immigration. Celles-ci s’annoncent dans leur identité pleine et entière. On est juif, catholique, musulman, mais on accepte la religion américaine et sa loi. Celle-ci est la référence.

En France, il n’y a rien de tel. La référence c’est un vide, un manque, un déni, la laïcité. On se définit par rapport à une absence. Dieu est mort.

L’égalité tient lieu de divinité et la République de Mère.

Ce qui est en crise aujourd’hui, c’est précisément le système symbolique français. Ses codes ne sont plus suffisants pour faire face aux défis de notre temps. Ils craquent de toute part, au moment même où ils sont confrontés dans le cadre de la Constitution de l’Europe aux signes symboliques du monde anglo-saxon et de l’Allemagne en particulier..

On l’avait déjà constaté à l’occasion du dernier conflit mondial. Ils s’étaient effondrés devant les extrémismes. La République Française s’est effacée devant Vichy.

Le système français ne pourra aujourd’hui perdurer que dans le cadre d’une vaste union européenne, et même davantage d’un bloc occidental très puissant.

Il ne se suffit plus à lui-même.

Le citoyen a besoin de repères, de codes, de symboles.

François Hollande a poussé à son terme cette absence de signe symbolique. Sa maladresse est remarquable.

On eut pu à la limite considérer comme courageux d’imposer aux français une première dame sans l’avoir épousée et ce non conformisme préférable à l’hypocrisie de son maitre François Mitterrand maintenant à tout prix une relation de pure forme avec son épouse, une relation bourgeoise.

Encore fallait-il que François Hollande tint la distance et qu’il ne la rejette pas, au bout de très peu de temps, comme une domestique.

Bien plus, la famille devenue un des derniers remparts de l’identité française, il rejette celle-ci au profit d’un « mariage pour tous » qui mène tout droit à l’indifférenciation.

Désormais on ne sait plus qui est homosexuel, ou hétérosexuel, qui est catholique, musulman, qui est blanc, qui est noir. Tout est confondu y compris dans son propre gouvernement.

Cette apparente diversification n’est pas de la tolérance. Elle s’apparente plutôt au laxisme et mène directement à la confusion. Elle est proprement démagogique.

L’anti sémitisme gagne du terrain en raison de cette confusion. Quand on ne sait plus nommer les choses, il faut trouver des boucs émissaires.

Les juifs dits laïcs, qui sont nombreux dans ce gouvernement et qui d’ailleurs ne se disent plus juifs, sont en partie responsables de cet état de chose.

Au milieu de cette perte de repères et de symboles, le Front National représente une oasis, un lieu de sécurité. Il évoque l’autorité, la patrie, s’érige contre la globalisation et l’Europe. On l’écoute.

Depuis la mort de leur Roi, les français se sont toujours accrochés à des hommes providentiels. Napoléon, de Gaulle, le général Boulanger... Il s’agit en fait d’une quête éperdue du Père.

Aujourd’hui le roi est nu. Le mariage, c’est n’importe quoi. La parenté on ne sait plus ce que c’est. La première dame rendait visite récemment à l’étranger à une lesbienne. Très beau symbole !…

Entretemps, il n’y a plus de première dame. Il n’y a plus rien.

La nature dit-on, a horreur du vide. Les Ides de mars risquent d’avoir raison de Césarion.

Edouard VALDMAN