mardi 25 juin 2024

VERS UNE ELECTION DEVOYEE

Tout a débuté par un abus de confiance, lorsque François Hollande invente le piège dans lequel il espère enfermer ses adversaires, un Parquet Financier, censé faire la chasse aux fraudeurs, et destiné en fait à détruire ses ennemis politiques.

C’est ce qu’il réalise avec François Fillon quelques semaines avant les élections de 2017.

Les français découvrent soudain les supercheries dont aurait été l’auteur François Fillon, l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy durant 5 années. Celui-ci aurait accordé quelques libéralités à ses enfants, grâce à ses relations parlementaires. Son épouse elle-même aurait reçu des émoluments indus de la part du propriétaire de la Revue des Deux Mondes.

Tout cela ne tenait pas debout et paraissait surtout assez ridicule, lorsque l’on connait la pratique habituelle du personnel politique Cependant le mal était fait, le venin introduit dans l’armure, que ses adversaires s’empresseront d’exploiter.

Il faut insister sur le fait qu’à ce moment les amis de droite de François Fillon se montrèrent très avaricieux et le défendirent du bout des lèvres.

Emmanuel Macron qui, de son côté avait créé un mouvement destiné à assurer son autonomie politique, se glisse dans l’interstice laissé par François Hollande, qui ne possédait de crédit suffisant pour se représenter, et réussit à se faire élire.

Cette manœuvre était perverse et en même temps tout à fait remarquable, un tour de passepasse étonnant.

Ensuite, tout s’enchaina. Le jeu des institutions ayant été faussé, la V° République mise au rencart, la série des catastrophes débuta.

D’abord les « gilets jaunes » qui immobilisèrent la France chaque samedi pendant une année. Ce fut ensuite le Covid, dont la gestion fut très contestée, puis le problème des retraites qui mit des millions de personnes dans la rue. Vint également le soulèvement des banlieues qui mit la France à feu et à sang, les attentats multiples émanant la plupart du temps d’islamistes, résultant par ailleurs du laxisme du Président face au problème de l’émigration qu’il considère comme un élément parmi d’autres à l’occasion de la construction de l’Europe, sans oublier les flagellations devant l’Algérie et autres anciennes colonies françaises au nom de certains crimes contre l’humanité dont la France se serait rendue coupable.

Par-dessus tout cela, les positions changeantes d’Emmanuel Macron en ce qui concerne le problème ukrainien, prétendant un jour qu’il ne fallait pas humilier Poutine, et le lendemain annonçant qu’il était prêt à envoyer des soldats français en Ukraine.

Mais davantage, un narcissisme forcené qui érige sa personne en véritable divinité, parcourant le monde de long en large, sans aucune nécessité et sur le dos des français.

Bien plus, Emmanuel Macron a souscrit un contrat avec une agence en communication étrangère qui distribue son image sublimée, chaque jour en première page des grands journaux français.

Quel que soit le résultat de ses actions, positif ou négatif, son portrait trône en première page des quotidiens et hebdomadaires, assurant sa publicité et la toute-puissance de son image.

Telle est la vraie nature du Président de la République, un narcissisme à toute épreuve qui, quoi qu’il fasse lui assure la première place dans les médias.

C’est ce qui explique d’ailleurs son comportement dans la dissolution de l’Assemblée nationale : un coup de sang mêlé à son immense désir de paraitre et un mépris extraordinaire envers les autres. Son Premier ministre n’a pas été averti de son initiative.

Ce qui est le plus grave, c’est que dans l’assurance de sa supériorité, il est tout à fait envisageable qu’il appuie sur le bouton nucléaire. Cela lui donnerait sans doute le sentiment de la suprême puissance en même temps que la plus grande jouissance.

Emmanuel Macron est persuadé d’avoir fait avancer la France. Il est sûr de ne pouvoir se tromper au moment même où tous s’accordent pour dire que la dissolution est une erreur.

Il persiste et il signe !

Le malaise français aujourd’hui résulte de l’extrême fragilité du Président, de son mépris et de sa certitude de posséder la vérité. En fait, la supercherie d’origine, le mensonge qui a présidé à son avènement viennent aujourd’hui échouer sur le rocher de la vérité.

La situation dont il est victime n’est que l’envers de sa duplicité et de sa violence quotidienne envers la conscience des français.

Mais l’essentiel réside en ceci : L’Europe doit se construire à partir de la singularité de chaque peuple qui la constitue. Ce n’est qu’en assurant leurs pleine identité que les peuples européens pourront constituer une véritable civilisation.

Emmanuel Macron pense au contraire qu’il s’agit d’éradiquer l’originalité de chaque peuple au bénéfice d’une Europe fantasmée qui n’aurait plus aucune saveur.

Il faut rappeler qu’Emmanuel Macron, pour supprimer ce qu’il appelle le vieux monde, a mis à mort la diplomatie française et est prêt à remettre les décisions concernant la défense même de la France entre les mains d’une administration européenne dont le mépris pour les peuples est bien connu.

Enfin, Monsieur Macron flirte avec les différents concepts de ce que l’on appelle « la modernité » : GENRE, PMA, LGBT, et qui sont en fait le signe de la décadence de notre monde. C’est d’ailleurs contre quoi s’érigent les peuples des pays dits sous-développés et leurs leaders, la Russie et la Chine.

Emmanuel Macron est en fait l’anti de Gaulle, bien qu’il s’en défende, l’ennemi de l’Etat, parachevant son œuvre par la suppression de l’ENA dont il était lui-même issu, qui était la création de Michel Debré.

Et là nous touchons peut-être à un domaine plus profond, d’un autre ordre. Emmanuel Macron déteste le Père et partout où il le trouve, il souhaite le détruire.

Cette haine du Père est aujourd’hui ce qui menace la société française et le monde dans sa totalité. C’est à l’opposé qu’il s’agit d’œuvrer, la reconstitution des valeurs, celles de notre identité.

C’est pourquoi les français se tournent vers des édiles susceptibles de leur assurer de l’autorité.

 

Edouard VALDMAN

Ancien Secrétaire de la Conférence du Stage
Ancien élève de l’Institut politique de Paris
dernier livre paru : Le drame français