mercredi 2 décembre 2015

QUI SONT LES BARBARES ?

Ces jours-ci, sur France Culture, le directeur du CNRS annonçait une enquête à propos des événements récents. Il souhaiterait réunir les opinions de tout à chacun à propos de Daech. Quelle est la raison d’une telle violence ? Comment a-t-on pu en arriver là ?

Nous sommes à un moment apparemment critique de l’Histoire. On peut tout entendre et même tout concevoir. Cependant qu’un responsable intellectuel s’autorise à poser de telles questions, laisse pantois.

Sans doute compte-t-il parmi ceux qui sont tellement persuadés du bien-fondé des valeurs de notre civilisation, qu’ils ne sauraient à aucun moment les remettre en cause, ou seulement imaginer qu’on peut y porter atteinte. Nous sommes les purs, les bons, les non violents. Ce sont les autres, les barbares. Nous sommes atteints dans nos libertés, dans notre manière de vivre, dans notre culture. Nous n’avons pas l’intention de changer notre mode de vie. Nous vaincrons ceux qui veulent y porter atteinte.

Cette bonne conscience est en fait assez terrifiante. Et si c’était cela précisément la barbarie, cette certitude d’être dans le droit chemin et de ne pouvoir la remettre en cause, cette manière de rejeter sur l’autre la culpabilité.

Récemment est décédé un vieil ami, André Glugsmann qui lui-même après une lecture de Soljenitsyne avait découvert la réalité du communisme, l’horreur des camps staliniens et autres abominations des « lendemains qui étaient censés chanter ».

Pourtant pendant longtemps la plupart des intellectuels français, de Sartre à Aragon, d’Edgar Morin à Badiou et à lui-même, avaient chanté les louanges de ce système.

C’est pourquoi il faut être extrêmement prudent lorsque l’on porte un jugement sur les valeurs d’une société et celle d’une civilisation. Il faut avant tout avoir l’esprit critique.

Il est un homme actuellement aux Etats-Unis qui donne des conférences très chèrement rémunérées. Il se nomme Georges Bush. Il a été Président des Etats-Unis. Il a même été réélu une seconde fois. Cet homme, contre l’avis des Nations Unies et de la France, a envahi l’Irak de Sadam Hussein sous prétexte que celui-ci possédait des armes de destruction massive, ce qui était inexact. En fait il en avait avant tout à son pétrole.

J’ai vu une personnalité que j’admire Elie Wiesel, se joindre à lui à la télévision et lui apporter son soutien moral. J’ai même pensé un moment moi-même qu’il avait un grand projet politique au Moyen Orient et allait enfin y apporter la paix.

Il a sur la conscience la mort de centaines de milliers de personnes sans compter le pillage du musée de Bagdad et autres merveilles du monde, aussi précieuses que celles de Palmyr.

Cette guerre d’Irak a importé le terrorisme et continue de faire chaque jour des centaines de morts, au nom de la « démocratie ». Il conviendrait sans doute enfin de s’interroger à propos de celle-ci !

En tout état de cause d’un côté il y aurait la Civilisation et de l’autre la Barbarie, selon les tenants de la bonne conscience occidentale. C’est un peu simpliste.

Cette civilisation par ailleurs a l’intention d’imposer au monde son mode de vie, une mondialisation qui est en fait un matérialisme dont aucune autre civilisation avant elle n’avait fait preuve.

Pour asseoir son « progrès » elle assassine les anciennes cultures et d’abord leur religion.

C’est ainsi que l’Islam devient sa cible privilégiée. Or là, il convient de s’arrêter un instant et de faire un peu d’histoire.

En 1918, lorsque l’Empire Ottoman s’effondre, les « alliés » se jettent sur lui comme autant d’oiseaux de proie et le dépècent.

Depuis lors ils se partagent les dépouilles des peuples du Moyen Orient, les exploitent à leur profit, se jouent d’eux. Ces peuples vivent dans la nostalgie de leur unité reconquise.

Il est tout à fait normal qu’ils opposent leur violence à la nôtre. Nous feignons de nous étonner d’une terreur que nous avons engendrée.

Si nous voulons qu’elle cesse, il faut que nous rendions enfin justice à ces sociétés.

Or rien n’est moins évident que notre volonté en ce sens. Nous préférons accabler l’autre et l’accuser de nos propres turpitudes.

Bien plus lorsque Franklin Denalo Roosevelt rentre de la conférence de Yalta en 1945, après avoir fait cadeau à Staline, contraint et forcé dit-t-on, de la moitié de l’Europe, il fait un petit détour par l’Arabie Saoudite et signe avec son roi Ibn Seoud, un traité au terme duquel celui-ci lui accorde son pétrole contre des dollars bien sûr mais surtout contre son soutien militaire.

C’est ainsi que les Etats-Unis, pour leur confort matériel, soutiennent un des régimes les plus conservateurs du monde, le plus scandaleusement inégalitaire.

C’est d’Arabie Saoudite qu’est issu Ben Laden.  C’est de cette source que sont originaires, grâce aux deniers du pétrole et des trafics savants, les différents mouvements terroristes.

Le seul régime tant soit peu laïc au Moyen Orient, qui maintenait entre elles d’une main de fer les différentes ethnies qui le composaient, était celui de Sadam Hussein. C’est lui que l’on a sacrifié.

Il ne s’agit pas seulement d’erreurs politiques dramatiques qui dénotent une politique à la petite semaine, sans vision, venant pourtant d’un grand pays, mais de fautes d’une extrême gravité qui mettent en jeu le sens même de notre civilisation.

Comment accuser aujourd’hui des mouvements terroristes qui ne font que nous renvoyer nos propres méthodes ?

Le plus extraordinaire c’est que nous avons l’air de nous étonner de ce qui nous arrive et que nos gouvernements n‘ont pas un moment pensé ce phénomène. Leur bonne conscience n’a d’égale que notre naïveté.

Que ce soient l’Europe et surtout la France avec son principe de la laïcité, son idéologie des Droits de l’Homme, fondée sur la mort de la divinité en 1791, ainsi que les USA grand pays protestant, nous appartenons à une civilisation judéo-chrétienne. C’est elle qui nous fonde. La France au-delà de son idéologie actuelle a été la fille ainée de l’église. La Grande-Bretagne, l’Allemagne sont des nations protestantes. L’Italie, la Grèce sont des pays catholiques.

Or que ce soit en France avec les dérives jacobines ou aux USA avec les dérives matérialistes, nous nous sommes progressivement éloignés de nos valeurs.

Un Président de la République française souhaitait récemment que l’on ne nomme pas dans la Constitution de l’Europe ses racines chrétiennes.

A l’occasion d’une récente affaire judiciaire aux USA, on a vu la justice se livrer à un authentique lynchage médiatique, et oublier ses principes de base les plus fondamentaux.

Les préceptes les plus sacrés de notre civilisation sont actuellement bafoués au profit des soucis les plus immédiats et les plus partisans.

En France le secret de la relation entre l’avocat et son client qui est du même ordre que celui du prêtre avec le croyant, est violé. Il est pourtant une des bases de la liberté.

En fait l’initiative des terroristes, contre Charlie Hebdo, celle de Daech sont les signes d’un déficit symbolique. Ils mettent le doigt sur un mal qui est en train de gangréner notre société.

Celle-ci par ailleurs est victime de son « progrès ». Ce qui apparaissait à l’origine comme une immense avancée technologique éloigne en fait l’homme de lui-même et réduit le niveau de sa culture.

Celle-ci précisément à son origine dessinait des hiérarchies. Il fallait s’élever dans la société pour y avoir accès. Aujourd’hui paradoxalement la technologie met la sous culture à la portée de tous et c’est cet accès de tous à celle-ci qui créée la confusion et enfante la terreur.

La civilisation occidentale a évolué progressivement à travers de multiples crises qu’elle a toutes dépassées.

L’Islam n’a pas fait ce travail. Il lui a été impossible de l’accomplir. Il n’a pas été en mesure de séparer l’église de l’état et d’enfanter la liberté. Il a été incapable d’intégrer la modernité.

Ce retard ne lui laisse aujourd’hui plus que le terrorisme comme ligne d’horizon et comme moyen d’action.

Cependant les « printemps arabes » ont montré que la société musulmane souhaite évoluer. Ce qui l’en empêche sans doute, et peut être ne le sait-elle pas, c’est sa religion qui représente pour elle un absolu sans prise en compte de l’autre. Elle se pense comme étant la vérité unique.

Elle doit remettre celle-ci en cause, et accueillir l’autre d’abord en elle-même.

Cette révolution n’est pas d’abord politique. Elle est d’ordre psychanalytique. Elle doit créer avec le Père une nouvelle relation.

Nous ne pouvons que l’aider à réaliser cette authentique révolution.

Il faut d’abord affirmer nos valeurs et avant tout nos valeurs spirituelles. Il faut revenir à nos sources. Ensuite il faut accueillir les autres sociétés et leur permettre de progresser dans le respect de leur originalité.

L’Islam a été une grande civilisation. Il faut lui permettre d’évoluer à l’intérieur de sa propre culture et de franchir ce pas décisif, prendre conscience non pas de sa supériorité mais de sa singularité au côté des autres religions.

Il faut qu’il accepte d’être une religion parmi d’autres et renonce à son plus cher fantasme, la certitude de détenir la vérité.

Il n’y en a pas. Ce qui constitue notre richesse, c’est que nous sommes à la fois catholiques, protestants, juifs, laïcs et que ces multiples dimensions spiritualités vivent les unes à côté des autres à l’intérieur de chacun de nous.

Il est évident que sous la dénomination de démocratie la masse aujourd’hui pèse de tout son poids sur les décisions des gouvernants. Il faut que ceux-ci fassent le nécessaire pour s’en abstraire, quitte à fonder une nouvelle relation à la politique.

Le marché et les multinationales ne peuvent continuer à figurer les signes supérieurs de notre civilisation.

Il nous faut créer une nouvelle relation au monde. En ce sens l’équilibre et l’union entre l’Europe et les Etats-Unis, et la Russie sont une condition nécessaire à notre survie.

L’Europe doit affirmer les exigences de sa culture, les USA celle de sa relation avec Israël dont la résurrection au XXème siècle est la marque indélébile du retour du religieux au sein de notre civilisation, au côté de cet autre immense événement, la Repentance.

« Il faut fonder un empire où tout soit fervent » : Saint Exupéry

Edouard Valdman
Ecrivain
Dernier livre paru « Demain, l’Occident ! »

lundi 16 novembre 2015

IL FAUT RETABLIR LA PEINE DE MORT

Pour se convaincre de la nécessité de rétablir la peine de mort il convient de faire un peu d’histoire.

L’ouvrage de base en la matière, est le dialogue entre Albert Camus et Arthur Koestler dans un livre qui a fait date « Réflexions sur la peine capitale ».

Leur principal argument en faveur de l’abolition était le fait que la France étant une république laïque, ils ne voyaient pas sur quel élément on pourrait fonder celle-ci, puisque la dimension du Sacré avait disparu.

La peine de mort ne peut exister, pensaient-ils, que dans les sociétés qui ont sauvegardé une relation avec celui-ci, tels les U.S.A. ou Israël, nations religieuses.

En France, la peine de mort ne pouvait avoir de justification, la société étant sécularisée.

C’est sans doute un de ces arguments qui a servi de base à l’initiative de Robert Badinter en faveur de l’abolition, à laquelle les français et François Mitterrand lui-même n’étaient pas absolument favorables.

En fait à ce moment, davantage que l’abolition, ce qui était nécessaire c’était l’institution des appels des arrêts de la Cour d’Assises, ainsi que le principe de la présomption d’innocence, qui ont été introduits en 2003 par Lionel Jospin et avaient antérieurement été proposés par Jacques Toubon.

Robert Badinter prétendait qu’il n’aurait pas eu de majorité à l’Assemblée en faveur de cette proposition, alors qu’il avait pu en dégager une en faveur de l’abolition de la peine de mort.

Les français ignorent pour la plupart que la Cour d’Assises en France, issue directement du tribunal révolutionnaire de 1793, prononçait depuis cette date, sans appel, des condamnations à des peines infamantes telles que la réclusion criminelle à perpétuité ou la peine de mort.

Tel était le véritable scandale en même temps que l’état lamentable des prisons françaises au sujet desquelles nous avons été à plusieurs reprises montrés du doigt par la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

En outre, il n’est pas certain qu’une condamnation à la réclusion à perpétuité soit préférable pour le prévenu, à la peine de mort. En tout cas, c’est à lui qu’il conviendrait de poser la question.

Buffet et Bontemps, les derniers condamnés à mort réclamaient leur exécution.

Aujourd’hui l’abolition de la peine de mort intervenue en 1981 fait partie des « acquis culturels français » plus spécialement venus de la gauche.

Pourtant, rien n’est moins contestable.

Entretenir des terroristes dans nos prisons, durant toute leur vie, en dehors même du cout financier n’apparait pas comme la meilleure solution. Cela correspond plutôt à ce qu’on pourrait appeler de la « bien-pensance ». En tout cas le contexte actuel est différent.

Aujourd’hui la France est attaquée sur son sol par des terroristes avec la plus grande violence. Seule la peine de mort peut répondre à de tels crimes.

Cela est si vrai d’ailleurs, que ce sont les terroristes la plupart du temps qui se la donnent eux-mêmes.

Bien plus, ce qui est en cause dans cette question du rétablissement de la peine de mort c’est qu’elle concerne des individus qui luttent au nom d’une certaine religion.

Ce n’est pas notre petite laïcité qui pourra faire face à de telles épreuves, mais au contraire la condamnation à une peine tellement décisive qu’elle appelle en nous à nos valeurs fondamentales, celles du judéo-christianisme qui sont les bases même de notre civilisation.

Paradoxalement, cette provocation des islamistes suscite en nous la résurrection de nos valeurs les plus élevées, de nos principes les plus hauts.

La mort est le seul châtiment à la hauteur de leurs crimes. Sa justification c’est le caractère sacré de la personne humaine.

Loin d’être une ignominie selon les assertions un peu courtes des partisans de l’abolition, la peine de mort constitue la meilleure défense de nos valeurs spirituelles en opposition à ceux que l’on souhaite nous imposer.

Elle est une justice.

Edouard Valdman
ancien Secrétaire de la Conférence du Stage du Barreau de Paris, ancien élève de l’Institut des Sciences Politiques de Paris, écrivain
dernier livre paru «  Demain, l’Occident ! »

lundi 9 novembre 2015

QU’EST-CE QUE LE TOTALITARISME ?

Le problème des écoutes téléphoniques, tel qu’il est posé aujourd’hui dans les rapports entre Nicolas Sarkozy et le ministère de la justice, va beaucoup plus loin que l’on ne pense.

Certes, dans un premier temps, il s’agit de l’initiative d’un juge d’instruction qui tente de savoir quelles peuvent être les relations entre le transport aérien d’un homme politique et celui d’une cargaison d’héroïne, à des dates différentes, par la même compagnie d’aviation. A cette fin il décide d’intercepter les relations téléphoniques de celui-ci par ailleurs ancien Président de la République française et actuellement chef de l’opposition.

La démarche pourrait paraître anodine, mais en fait l’objet du débat n’est pas là. Celui-ci a été escamoté.

La vraie question est : Comment un juge d’instruction peut-il être chargé de la mission d’espionner le chef de l’opposition en interceptant ses conversations téléphoniques sur son portable, et par qui ?

Il est évident que ce juge ne peut agir seul. La mission est trop périlleuse.

En fait, depuis le début de son quinquennat, Hollande se livre, sur la personne de Nicolas Sarkozy à une véritable chasse à courre. Les juges Gentil et autres magistrats l’ont entendu des heures entières sur des affaires à propos desquelles ils ont été ensuite contraints de délivrer des ordonnances de non-lieu. Il n’existait aucun commencement de preuve.

Il y a là un scandale au premier degré pourrait-on dire, un manque d’égard envers un ancien Président de la République. On porte atteinte à la fonction, comme on le fait par ailleurs à travers d’autres manifestations qui ont avoir avec sa vie privée.

Madame Taubira, à la suite de son maître, a violé toutes les prescriptions en matière du respect dû aux libertés individuelles.

Ceci cependant pose un problème plus profond. En effet si le secret professionnel, entre le médecin et son patient, le prêtre et le croyant, l’avocat et son client est sauvegardé, cela ne peut l’être qu’au nom de principes supérieurs, au nom d’une conception des Droits de l’Homme soutendue par une spiritualité puissante.

Au nom de quoi en effet soutiendrait-on qu’on n’a pas le droit de toucher au secret professionnel, s’il n’existe pas de principes transcendants qui sous entendent l’ensemble du dispositif législatif ?

Les Droits de l’Homme en fait, historiquement, ne sont pas nés en 1791. Ils sont issus de la loi de Moïse et ensuite de l’Habeas Corpus anglais. C’est cela qui les fonde. Si cette base n’existe pas, ils s’effondrent.

C’est ce qui se passe ici. Nous sommes actuellement dans un authentique matérialisme socialiste qui ne respecte plus aucuns principes transcendants. Nous nous situons dans le prolongement de la pire police politique.

La France possède certes, une tradition révolutionnaire puis bonapartiste, qui fait fi des Droits de l’Homme tout en les proclamant par ailleurs. A ce titre elle conserve de fortes tendances totalitaires. Cependant elle connaît aussi des traditions chrétiennes très anciennes sur lesquelles sont fondés le respect des droits de l’individu.

Ici on le voit. Ce sont les inclinaisons totalitaires qui prédominent. Nous sommes revenus au temps de la police politique, du viol des libertés les plus fondamentales.

Les français auraient tort de prendre tout cela à la légère. Madame Taubira et Monsieur Hollande s’engagent dans un processus très dangereux.

Dans un entretien télévisé, avec un député de l’opposition, celle-ci prise en flagrant délit de mensonge, laisse supposer qu’il n’y a pas de lien entre l’affaire qui concerne l’héroïne trouvée dans un avion et le voyage de Monsieur Sarkozy sur le même appareil, mais qu’il pourrait y avoir un problème du même Sarkozy à propos d’une affaire de prise illégale d’intérêts.

Elle détourne ainsi la véritable question, qui est l’interception des conversations téléphoniques de Nicolas Sarkozy, qui constitue un viol de toute légalité.

Nous sommes dans la perversion, le mensonge et la perte de tout sens moral. Si nous nous laissons gagnés par cette gangrène, nous risquons d’être atteints prochainement davantage encore.

Cette affaire a le mérite de laisser apparaître ce qu’est actuellement le gouvernement français, un ensemble de personnages sans scrupule prêts à tout pour conserver leur pouvoir, des disciples des jacobins et de Staline.

Il est inexact de dire qu’il n’y ait plus d’état. Au contraire celui-ci est tout-puissant. Il va quérir l’âme des citoyens au plus profond de leur vie privée.

 Ne nous payons pas de mots, la France est en danger !

Edouard VALDMAN
Ancien élève de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris
Ancien Secrétaire de la Conférence de Stage du Barreau de Paris
Ecrivain – Dernier livre paru : « Pourquoi ? Les Lumières à l’origine de l’Holocauste », 2015

 

 

 

 

HOLLANDE, UN BILAN


Ce n’est pas le fait que François Hollande, Président de la République, ne soit pas marié, qui est choquant, mais celui qu’il ait imposé aux français comme Première Dame, sa maîtresse.

Ceux-ci sont donc désormais censés « entretenir » les amies du Président. On n’avait pas vu cela depuis les rois.

Par ailleurs il ne se contente pas de désacraliser le couple présidentiel. Il licencie sa compagne comme une domestique, du jour au lendemain, en pensant d’ailleurs que cela se ferait sans aucune difficulté, en quoi il s’est largement trompé.

La domestique s’est « royalement » vengée.

Le couple anglais est un gage décisif d’unité pour la Grande-Bretagne. Cette image est très importante. En France, Hollande a mis la famille à mal. Il a touché à un symbole de la Nation.

Davantage, en se rangeant du côté de la théorie du Genre, il permet que s’applique en France une réforme qui vient des Etats-Unis. Si elle a pu être intégrée aisément outre atlantique, c’est parce que ceux-ci constituent une nation religieuse, protestante. Ce n’est pas le cas pour la France. Ici, où règne la laïcité, la théorie du Genre ne peut qu’élargir le déficit symbolique qui y règne et agrandir encore l’indifférenciation.

Les français ne s’y sont pas trompés, qui ont défilé par millions contre cette réforme et contre le « mariage pour tous ».

Faute de gouverner la France, Hollande l’entraine sur des chemins pervers qui ne font que diviser les français. Les homosexuels d’ailleurs, et autres déviants n’ont pas forcément envie que l’attention soit attirée sur eux.

Il s’agit d’une sorte de racisme à l’envers.

L’indépendance de la justice n’existe plus. Celle-ci est totalement entre les mains du Parti Socialiste. On a eu l’occasion de le constater à travers les multiples affaires qui ont été suscitées contre Nicolas Sarkozy et dont la plus flagrante a été celle qui l’a opposé au juge Gentil. Celui-ci avait mis l’ancien Président en examen pour abus de faiblesse sur la personne de Mme Bettencourt sans aucun commencement de preuve. Il a été contraint de rendre une ordonnance de non-lieu.

Il n’en reste pas moins que Nicolas Sarkozy a été interrogé des heures à propos de cette affaire et qu’il figurait par ailleurs sur « le mur des cons », célèbre effigie installée au siège du Syndicat de la Magistrature et qui comprenait les photos des hommes de droite à abattre.

Mme Taubira n’est pas ministre de la justice du gouvernement de la France. Elle est ministre de la justice du Parti Socialiste.

Comme le dit si bien Nicolas Sarkozy, il a la chance d’avoir les moyens de se défendre. Que peut le citoyen ordinaire devant la machine d’une Justice qui a perdu tout sens de sa mission ?

Une de ses grandes erreurs, lorsqu’il était Président, a été de croire que la gauche pouvait changer et qu’elle pouvait l’aider à créer une authentique social-démocratie. Il a même accueilli des ministres socialistes dans son gouvernement.

La gauche n’a pas joué le jeu. Elle a fait preuve de la plus grande mauvaise foi. Elle a dénaturé ses propos et ses moindres initiatives.

Nicolas Sarkozy avait parié durant son septennat sur la croissance. Pour ce faire, il avait baissé les impôts pour permettre aux entreprises d’investir. Ce pari était fondamental. Il constituait le nerf de sa politique. Malheureusement, la crise est arrivée qui a ruiné cette initiative. L’opposition s’est réjouie des malheurs du pays et en a profité pour abattre Sarkozy qui lui avait d’ailleurs très naïvement tendu la main. Il avait oublié qu’elle était demeurée marxiste et sectaire.

On reproche à l’ancien Président d’avoir traité Hollande de menteur, à l’occasion du débat télévisé pour les présidentielles. Celui-ci qui prônait « l’exemplarité » a placé tous ses « copains » aux postes de commande. C’est ce qu’on appelle tout simplement la corruption.

Sa diplomatie est très dangereuse. Nous avons besoin de la Russie. Elle est un grand pays. C’est une nation européenne. Son alliance nous est nécessaire demain face aux chinois. Nous faisons tout pour l’éloigner et la forcer à se rapprocher d’eux.

Nous nous mettons à la solde des américains. De Gaulle doit se retourner dans sa tombe.

En ce qui concerne la Syrie, Hollande va à l’encontre de Bachar El Assad, le seul interlocuteur actuel, en invoquant les morts qu’a engendré la guerre que celui-ci a livré contre son peuple. Il semblerait qu’il ait une éthique. Il s’agit en fait une simple erreur diplomatique. La hiérarchie entre nos ennemis doit être respectée. Notre principal adversaire aujourd’hui n’est pas Bachar mais Daesh.

Quant à l’Ukraine, c’est la diplomatie américaine qui a créé la confusion en voulant absolument faire entrer celle-ci dans l’OTAN ce qui constituerait une menace contre la Russie.

Hollande apparaît dans toutes ces affaires comme le valet de l’Amérique.

Par ailleurs il tente d’imposer à son parti des réformes que celui-ci ne souhaite pas. Il s’est fait élire sur un programme. Actuellement il engage une politique apparemment plus libérale. Bien que celle-ci ne s’attaque pas à la source des problèmes, on pourrait cependant l’appeler sociale libérale. Il trompe ses électeurs et ses amis.

S’il se représente, il compte gagner les élections grâce à l’appui du Front national. Celui-ci en effet l’aidera sans aucun doute dans la mesure où la droite libérale le diabolise au lieu de tenter de l’intégrer et de retourner le piège contre la gauche.

Bien plus, gouverner avec 17% d’électeurs, tels qu’on les lui attribue, est en soi un véritable mépris pour le peuple et l’opinion.

Hollande s’en moque. Il n’a aucune considération pour le peuple. C’est ce que  confirme d’ailleurs le livre de son ancienne maîtresse Valérie Trierweiler.

Le seul objectif de Hollande était de parvenir au pouvoir. Pour ce faire alors qu’il était Premier secrétaire du Parti Socialiste, il n’a cessé de déformer les faits et gestes de Nicolas Sarkozy au moment même où celui-ci tendait la main à la gauche, par jalousie, par haine et par incompétence.

Il a accédé à des fonctions dont il n’est pas digne. Il les a usurpées. Ce qui l’intéresse c’est son pouvoir et rien d’autre. Il est un parfait disciple de François Mitterrand, sans convictions, prêt à tout pour réussir.

Il commet un autre péché et sans doute le plus grave. Il est triste. Aucune lumière n’émane de son personnage. Et d’ailleurs, chaque fois qu’il assiste à une cérémonie, la pluie étrangement vient couronner celle-ci. Il ne peut s’agir d’un hasard. Il est un parfait technocrate sans charme et sans charisme.

La France de Hollande, et c’est sans doute le pire, n’a pas de rêve. Elle est celle des petits bourgeois, des fonctionnaires, des bobos. Aucune vision, pas de pensée transcendante.

Même les intellectuels de gauche, qui étaient habituellement les courtisans du PS, se dérobent devant tant de médiocrité.
Dernier reproche : le pire de tout ce qu’il a fait à ce jour. Il s’agit du problème des écoutes téléphoniques et des relations entre l’avocat et son client. Jusqu’à aujourd’hui en effet existait un principe sacré, la confidentialité des conversations entre l’avocat et celui-ci. Elle est la même que celle entre le prêtre et le croyant, entre le médecin et son patient. Ce principe repose sur des bases religieuses très anciennes. En effet, si cette confidentialité a été conservée, c’est parce que l’on estime qu’il est un secret au cœur de l’homme qu’il s’agit de préserver, c’est parce que l’on conserve la foi dans une dimension d’origine religieuse.

Il n’existait qu’un domaine où le principe de la confidentialité pouvait être exceptionnellement levé, celui des relations entre l’avocat et son client lorsque celui-ci est un repris de justice, un malfaiteur.

Or ce principe a été levé par Hollande à l’occasion des relations de Nicolas Sarkozy avec son avocat.

On place donc Nicolas Sarkozy, ancien Président de la République, sur le même plan qu’un gangster.

Ceci est d’une extrême gravité. Non seulement Hollande a porté atteinte à l’honneur de la fonction présidentielle, mais il a franchi une limite dans l’ordre du respect des libertés individuelles. Ce principe fondamental a été violé.

Ici dans la société laïque, sécularisée, rien ne doit échapper à la science, à l’investigation technique. Rien n’est plus sacré. C’est là où la société de Monsieur Hollande montre son vrai visage, celui de la technocratie la plus basse, du paganisme le plus vulgaire.

Mais cette atteinte va plus loin qu’on peut le dire. Elle ouvre la porte à la transparence, c’est-à-dire au totalitarisme.

Comme le disait si bien André Malraux « l’homme est un petit tas de secrets ». Ici il n’en possède plus.

George Kiejman, qui est un avocat de gauche bien connu, anciennement défenseur de la famille Mitterrand a dénoncé cette attitude. C’est à son honneur. Le journal Le Monde, organe de gauche bien connu, a refusé sa tribune.

Il a été obligé de s’exprimer dans Le Figaro, qui l’a accueilli.

Aux dernières nouvelles, dans le cadre de la chasse à l’homme, à laquelle se livre depuis le début du quinquennat la meute de François Hollande, à l’encontre de Nicolas Sarkozy, on apprend qu’elle a lâché ses chiens jusqu’aux différents téléphones portables de celui-ci à propos d’une affaire crapuleuse qui met en cause des trafiquants de drogue. Grâce à cela on laisse planer sur son compte de nouvelles allégations.

Madame Taubira, interrogée à ce propos, sans répondre sur le fond, tout en disculpant Sarkozy à propos de l’affaire pénale, laisse supposer qu’il aurait pu se rendre coupable d’une prise illégale d’intérêts.

En l’occurrence, il n’est pas exact de dire qu’il n’y ait plus d’état. Au contraire celui-ci est devenu tout-puissant et totalitaire.

Madame Taubira prise en flagrant délit de mensonge et de violation de la loi, doit partir.


Edouard VALDMAN
Ancien élève de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris
Ancien Secrétaire de la Conférence de Stage du Barreau de Paris
Ecrivain – Dernier livre paru : « Pourquoi ? Les Lumières à l’origine de l’Holocauste », 2015

mercredi 7 octobre 2015

OSCAR ET LA DAME ROSE

Une pièce d’Éric-Emmanuel SCHMITT

au Théâtre Rive Gauche


avec
JUDITH MAGRE


Il est des comédiens qui possèdent un caractère de dangerosité certain. En effet, par la grâce de leur talent, ils parviennent à tout exprimer, le pire comme le meilleur. On ne sait pas si le texte qu’ils énoncent est bon ou mauvais. On les écoute est on est sous le charme.

C’est ce que j’ai éprouvé le 23 septembre dernier en entendant Judith MAGRE dire celui de Oscar et la Dame Rose de Eric-Emmanuel SCHMITT au Théatre Rive Gauche.

J’ai d’abord été conquis par la présence de la comédienne. Elle est seule sur scène. Elle porte le texte. Elle en a toute la responsabilité.

J’avoue que pendant quelque temps je ne suis interrogé à propos de cet écrit. Est-il léger ou au contraire profond ? Ce n’est que progressivement que j’ai pris la mesure de son intérêt. Conte fantastique, allégorie, il creuse très loin à l’intérieur de l’angoisse humaine.

Oscar, un enfant malade dans un hôpital a pour seule confidente la Dame Rose « Mamie Rose ». L’auteur situe son personnage au cœur même de la souffrance et fait de celle-ci la vérité de notre condition. Ce n’est pas la santé qui est la normalité, c’est la maladie. On pourrait dire à son propos qu’il est absolument lucide « La lucidité est la blessure la plus proche du soleil » : René CHAR.

Ensuite, tout s’enchaine. Oscar vit sa vie de douleurs avec légèreté. Éric-Emmanuel SCHMITT parvient à donner de notre condition éminemment tragique une image poétique, une image douce.

Cependant, c’est le jeu de Judith MAGRE qui nous permet d’accéder à cette vérité. Ce sont sa douceur, sa subtilité, qui nous prennent par la main et nous amènent doucement jusqu’à ce degré.

J’allais oublier l’humour. Cette pièce en est baignée.

Je connais Judith MAGRE depuis longtemps. Jamais je n’ai saisi avec plus d’intensité la subtilité de son jeu. Jamais je n’ai éprouvé avec plus d’évidence l’infinie transparence de sa voix, qui par la richesse de ses tons, nous amène jusqu’à l’ineffable.

Qu’elle en soit remerciée !

Edouard VALDMAN

vendredi 27 mars 2015

Pour une laïcité plurielle

Et si la France se rapprochait du modèle anglais ?

Légende photo : Sikh membre de la police métropolitaine de Londres.
Son turban « bulletproof » (à l’épreuve des balles) exprime son identité
culturelle et religieuse.
Source : The Gardian 7 mai 2009 – Photo : Peter Jordan/PA
 
La laïcité à la française doit être remise en question. Dans le passé, elle n’a pu empêcher ni l’affaire Dreyfus ni Vichy. De nos jours, elle est impuissante à intégrer les minorités religieuses. Elle ne constitue pas un rempart suffisant à la montée de l’intégrisme et de l’antisémitisme. Elle doit laisser place à une laïcité « plurielle » à l’anglaise, qui préserve un espace d’expression pour les différentes religions.

 
L’exemple de la tolérance anglaise
 
Au Royaume-Uni règne le principe de tolérance multiculturelle. Il n’y a donc aucune restriction au port de signes religieux à l’école ou dans l’espace public. L’idée était de faciliter ainsi l’intégration des membres des anciennes colonies de l’empire. Aujourd’hui encore, les Sikhs sont coiffés d’un turban et arborent parfois le poignard pour accompagner leurs enfants à l’école ou faire leurs courses au supermarché. Il existe un enseignement du christianisme et des principales religions pratiquées dans le royaume. Enfin, le voile est autorisé dans les lieux publics, y compris le voile intégral, même pour des filles mineures ! Faut-il aller jusque là ? Non, car le voile intégral est une aliénation, une atteinte à la dignité humaine. Mais faut-il pour autant faire la sourde oreille à ceux qui expriment leur volonté d’afficher publiquement leurs croyances ? Cette démarche n’est-elle pas finalement en relation avec la liberté d’expression ? On pourrait d’ailleurs considérer le port du voile islamique (non intégral), de la kippa juive, de la croix chrétienne, du turban sikh comme l’expression d’identités précieuses à l’heure de l‘uniformisation mondiale. Par ailleurs, et c’est le point le plus important, l’exercice caché de la religion risque de renforcer le sentiment de persécution dont se nourrissent les extrémismes. Au contraire, l’expression pacifiée et publique des identités religieuses peut être un rempart contre la montée des tensions interreligieuses. Enfin, reconnaître une part de spiritualité en chacun de nous, pourrait être le meilleur vaccin contre l’émergence de mystiques improbables. L’enseignement à l’école de l’histoire des religions nous semble ainsi souhaitable.
 
 
L’échec de la laïcité française
 
La laïcité en vigueur en France éradique la part sacrée en l’Homme. Lorsque l’on porte atteinte au nom de principes abstraits, à la question de Dieu, le totalitarisme a la tentation de s’engouffrer dans cet espace vacant. C’est ce qui est advenu. Comme l’évoque Hannah Arendt, « la notion d’Homme », au sens révolutionnaire du terme, est une pure abstraction. On sait ce qu’est un bourgeois ou un prolétaire. Un « Homme », on ne l’a jamais vu. C’est la raison pour laquelle ces « Droits de l’Homme » ont été balayés si aisément par Vichy. La laïcité ne débouche pas nécessairement sur le principe de tolérance si souvent évoqué. Voltaire, ennemi acharné de l’obscurantisme religieux, était violemment antisémite. Par ailleurs, le déficit symbolique induit par la Révolution française, la mort du Roi, symbole de Dieu, du Père et de tout principe d’autorité, ont débouché sur la Terreur et la dictature bonapartiste. La toute-puissance de la Raison, issue de la philosophie des Lumières, a trouvé un de ses prolongements dans les dictatures marxistes. Les Droits de l’Homme de 1791 ont certainement constitué un progrès. Mais ils ont débouché sur un vide spirituel et un principe étroit de la laïcité qui ont montré leur impuissance face aux extrémismes.
 
 
Vers une laïcité « plurielle »
 
Aujourd’hui, dans le cadre de la construction de l’Europe et dans sa relation avec le Royaume-Uni ou les Etats-Unis d’Amérique, pays religieux, la France apparaît vulnérable en raison de son déficit symbolique, conséquence de la laïcité réductrice. Cette laïcité a montré ses limites. Elle devrait évoluer vers une laïcité « plurielle » qui intégrerait les différentes minorités religieuses. Cela signifie bien sûr une plus grande permissivité sur les signes religieux dans l’espace public, une plus grande tolérance à l’égard de coutumes, pratiques, spécificités liées à la religion et, bien sûr, l’enseignement de l’histoire des différentes religions à l’Ecole, assurée par des enseignants publics ou non. Si ce principe renvoie à une référence, c’est à la Loi au sens sinaïtique du terme (Les dix commandements) et au monde anglo-saxon fondé sur la présence de Dieu.
 
La laïcité « plurielle », proche du modèle anglais sans ses excès, n’aurait pas pour seul effet d’apaiser les tensions interreligieuses. Elle cicatriserait la plaie, celle du Parricide de 1793, non pour amener la France à un retour au catholicisme mais à une reprise en compte beaucoup plus vaste de la question du Père. Ce processus est d’ordre psychanalytique.
 
Elle permettrait de faire rejaillir les différentes spiritualités qui reposent au plus profond de l'âme de la France.
 
 
Edouard VALDMAN
Dernier livre paru :
 "Pourquoi ? Les Lumières à l'origine de l'Holocauste", éditions L'Harmattan, 2015
 
 
 
 
 
 



mardi 13 janvier 2015

SOMMES-NOUS CHARLIE ?

J’avais écrit au moment où les caricatures du prophète Mahomet avaient été publiées par Charlie Hebdo un article à ce propos, qui a été publié dans le journal France Amérique.

J’énonçais qu’à mon sens il fallait respecter toute autre croyance. Nous n’apprécierions pas, sans doute, même si nous sommes indifférents, que soient moqués les symboles de notre civilisation, que ce soit le visage du Christ, celui de la Vierge Marie, de Moïse ou simplement celui de l’un de nos héros.

La démarche qui consiste à caricaturer le visage du prophète Mahomet n’est pas louable. Le blasphème ne peut constituer un droit. Il existe au contraire un devoir de respect envers toutes les croyances, ce qui ne doit pas empêcher de les critiquer dans leur fondement, d’une manière historique et scientifique.

Récemment, deux jeunes femmes, les femen, se sont introduites dans l’Eglise Notre-Dame à Paris, les seins nus. Aucune condamnation n’est intervenue.

La pente qui conduit de la caricature au mépris de l’autre est dangereuse. La désacralisation de la société a conduit au siècle précédent aux extrêmes les plus terrifiants.



On a tort de mettre sur le même plan les attentats qui viennent d’advenir en France et ceux qui se sont déroulés aux Etats-Unis le 11 septembre 2001.

Certes ils se ressemblent dans leur violence et leur mépris de la vie humaine. Le châtiment qu’ils prétendent infliger est à l’évidence sans commune mesure avec les faits qu’ils invoquent.

Cependant les pays où ils ont lieu sont différents : d’une part les Etats-Unis qui sont un pays religieux, protestant « In God we trust » « God bless America », d’autre part, la France une république laïque.

Cette nuance est d’un grand intérêt. Face à la menace islamiste, celle d’un système religieux poussé à ses extrêmes, les Etats-Unis sont en mesure d’opposer une autre foi, une autre religiosité.

La France n’en n’a pas les moyens. La République, la laïcité, les Droits de l’Homme issus eux-mêmes de la Révolution française ne sont pas à la mesure du défi.

Ils n’ont pu jadis empêcher ni l’affaire Dreyfus, ni Vichy. Ils ne pourront faire face au nouvel extrémisme. La laïcité est un concept négatif. Elle est un déni. Elle ne prend pas en compte l’homme dans son identité pleine et entière. Elle constitue un déficit symbolique.

Seule une « laïcité positive » pourrait faire face, qui au-delà du « Parricide » devrait permettre aux différentes spiritualités qui gisent au plus profond de l’âme de la France, de renaitre : le catholicisme, le protestantisme, le judaïsme.

Le choix du gouvernement actuel va à l’encontre de tout cela. Il s’efforce d’éroder la spiritualité au profit de très dangereux erzatz qui conduisent à une indifférenciation et renforcent encore le déni, tels le mariage pour tous, le mépris de la famille, etc…

Seuls des symboles sacrés sont aujourd’hui nécessaires à côté des Lumières : notre foi millénaire, nos traditions.

C’est pourquoi le terrorisme qui nous frappe n’est que le visage inversé de la perte de nos valeurs. On pourra certes défiler, mais on ne résoudra rien. La seule opposition réelle à celui-ci est la reconquête de notre identité pleine et entière.

Un ancien premier ministre a récemment prononcé cette phrase « En France, il ne peut y avoir de spiritualité ». Il voulait dire sans doute, qu’il n’y avait place que pour la laïcité.

C’est cela la vraie Terreur. Et la réponse vient de lui être apportée, nette, claire, incontournable.



Il est probable que des mouvements politiques importants vont advenir dans les prochains mois. Le ventre mou qui nous représente, le « neutre » ne pourra pas résister. Le Front National apparait, au milieu de la confusion des partis, et de leurs bassesses, comme le seul interlocuteur valable, ne serait-ce parce qu’on ne l’a jamais vu à l’œuvre. Il a le privilège de la nouveauté.

Il représente le repli sur soi, après l’échec des partis et leur incapacité de permettre à la France de reprendre en compte ses différentes forces spirituelles. La droite comme la gauche ont comme unique référence la laïcité.

Il propose un retour au Nationalisme. Ce n’est pas la solution. Cependant, comme en 1936 après l’échec du Front Populaire, celui-ci apparait comme le seul capable de répondre à l’attente actuelle des français.

Sans doute sommes-nous arrivés au point où nous serons contraints de traverser l’expérience de ce parti.



Pourtant les problèmes ne pourront se résoudre que dans le cadre de l’Europe. L’Italie, l’Espagne et la Grèce sont des pays catholiques. L’Angleterre et l’Allemagne sont des pays protestants. Leur religiosité les rend davantage capables de résistance.

C’est l’Europe et sa spiritualité qui est la juste réponse à la barbarie. Non pas la France des seuls Droits de l’homme et des Lumières, mais l’Europe des cathédrales, celle de la Renaissance et celle de l’Habeas corpus anglais, celle de la Liberté.

Il ne s’agit pas de passer outre aux Lumières, mais de les situer aux côtés des spiritualités qui reposent au plus profond de l’âme de l’Europe.



Qui ne verra par ailleurs que les terroristes viennent de nos banlieues, qu’ils sont issus de l’exclusion et que la France a été incapable de les intégrer. La République, les Droits de l’Homme, la laïcité, ont été impuissants à répondre à leur désir d’intégration.

On s’étonnera que des jeunes français aujourd’hui rejoignent le djihad. A quel degré de désespoir faut-il qu’ils soient arrivés, d’horreur de leur propre pays, pour ne trouver que dans le fanatisme extrême d’une autre religion, une réponse à leur exigence d’absolu ?

Les compromissions, la corruption, le mensonge, nous nous y habituons. On éteint la télévision. On cesse de lire la presse. On se protège de ces poisons.

La jeunesse a besoin d’idéal. Hier ce fut la Résistance, puis les grandes utopies révolutionnaires. Aujourd’hui il n’y a rien.

Le gouvernement français actuel porte une grande responsabilité face à ces problèmes.

Ce qui est le plus proche du terrorisme, c’est notre petite idéologie, nos petits conforts, nos petits avantages sociaux, notre médiocrité.

Bernanos disait que le plus grand danger n’était ni la haine, ni la violence, c’était la médiocrité. Aujourd’hui nous savons ce dont il parlait.

Les attentats tels ceux du 11 septembre aux Etats-Unis ou ceux contre Charlie Hebdo en France sont un signe. Ils mettent le doigt sur notre vide spirituel, le « grand vide » dont parlait il y a peu Norman Mailer.



Le terrorisme arabe est moins aveugle qu’il n’y parait. Il a ses sources, ses raisons, ses explications.

L’histoire du monde arabe qui a été celle d’une grande civilisation s’est arrêtée soudain au XVIème siècle. Alors que l’Europe rencontrait l’Humanisme, la Réforme Protestante, la Science et le Progrès, le monde arabe est demeuré figé dans son passé. Il n’a jamais connu la séparation de l’église et de l’état. Le statut de la femme n’a pas évolué. Progressivement il s’est enfermé dans la stagnation.

En 1918, l’Empire Ottoman s’effondre. Les « alliés » se jettent sur le Moyen Orient et le dépècent. Les arabes depuis ce jour vivent dans la nostalgie de la reconquête de leur unité.

En 1944, à son retour de Yalta, Roosevelt signe un traité avec le roi d’Arabie Saoudite à propos des immenses réserves de pétrole que contient son royaume.

D’un côté il les cède aux américains, et de l’autre ceux-ci s’engagent à protéger son système politique barbare. Les intérêts économiques ont primé.

C’est de ce contexte historique que sont issus Ben Laden et autres terroristes.

Que reste-t-il à ces peuples surexploités, sinon le désespoir et une idéologie extrême qui seule leur apparait comme la voie du salut.

Sans doute et paradoxalement aujourd’hui, la baisse de l’intérêt pour le pétrole les ramène à davantage de réalité, et pourrait peut-être leur permettre de remettre en cause leur ordre séculaire et de réussir enfin les révolutions qu’ils ont toujours manquées.

Mais c’est en eux qu’ils devront trouver les moyens d’évoluer et de créer comme l’a fait l’Europe au XVIème siècle, une relation plus libre avec leur divinité.

Des mouvements récents comme ceux qui se sont déroulés en Egypte, en Lybie ou en Tunisie doivent trouver une issue positive et permettre à ces pays d’entrer dans le monde moderne.

Ces révolutions toutefois ne peuvent advenir qu’à travers un changement radical dans leur mentalité, une révolution intérieure, l’intégration d’une nouvelle forme de tolérance, le changement du statut de la femme. C’est la condition indispensable à tout renouveau.

La sacralisation du Livre « Le Coran » ne peut demeurer un dogme. Celui-ci doit être enfin questionné.

C’est la seule manière pour qu’il puisse être sauvegardé.

Edouard VALDMAN
Dernier livre paru Demain, l’Occident !
A paraitre janvier 2015 Pourquoi ? Des Lumières à l’Holocauste