Certes, dans un premier temps, il
s’agit de l’initiative d’un juge d’instruction qui tente de savoir quelles
peuvent être les relations entre le transport aérien d’un homme politique et
celui d’une cargaison d’héroïne, à des dates différentes, par la même compagnie
d’aviation. A cette fin il décide d’intercepter les relations téléphoniques de
celui-ci par ailleurs ancien Président de la République française et
actuellement chef de l’opposition.
La démarche pourrait paraître anodine,
mais en fait l’objet du débat n’est pas là. Celui-ci a été escamoté.
La vraie question est : Comment
un juge d’instruction peut-il être chargé de la mission d’espionner le chef de
l’opposition en interceptant ses conversations téléphoniques sur son portable,
et par qui ?
Il est évident que ce juge ne
peut agir seul. La mission est trop périlleuse.
En fait, depuis le début de son
quinquennat, Hollande se livre, sur la personne de Nicolas Sarkozy à une
véritable chasse à courre. Les juges Gentil et autres magistrats l’ont entendu
des heures entières sur des affaires à propos desquelles ils ont été ensuite
contraints de délivrer des ordonnances de non-lieu. Il n’existait aucun
commencement de preuve.
Il y a là un scandale au premier
degré pourrait-on dire, un manque d’égard envers un ancien Président de la
République. On porte atteinte à la fonction, comme on le fait par ailleurs à
travers d’autres manifestations qui ont avoir avec sa vie privée.
Madame Taubira, à la suite de son
maître, a violé toutes les prescriptions en matière du respect dû aux libertés individuelles.
Ceci cependant pose un problème
plus profond. En effet si le secret professionnel, entre le médecin et son patient,
le prêtre et le croyant, l’avocat et son client est sauvegardé, cela ne peut
l’être qu’au nom de principes supérieurs, au nom d’une conception des Droits de
l’Homme soutendue par une spiritualité puissante.
Au nom de quoi en effet
soutiendrait-on qu’on n’a pas le droit de toucher au secret professionnel, s’il
n’existe pas de principes transcendants qui sous entendent l’ensemble du
dispositif législatif ?
Les Droits de l’Homme en fait,
historiquement, ne sont pas nés en 1791. Ils sont issus de la loi de Moïse et
ensuite de l’Habeas Corpus anglais. C’est cela qui les fonde. Si cette base
n’existe pas, ils s’effondrent.
C’est ce qui se passe ici. Nous
sommes actuellement dans un authentique matérialisme socialiste qui ne respecte
plus aucuns principes transcendants. Nous nous situons dans le prolongement de
la pire police politique.
La France possède certes, une
tradition révolutionnaire puis bonapartiste, qui fait fi des Droits de l’Homme
tout en les proclamant par ailleurs. A ce titre elle conserve de fortes
tendances totalitaires. Cependant elle connaît aussi des traditions chrétiennes
très anciennes sur lesquelles sont fondés le respect des droits de l’individu.
Ici on le voit. Ce sont les
inclinaisons totalitaires qui prédominent. Nous sommes revenus au temps de la
police politique, du viol des libertés les plus fondamentales.
Les français auraient tort de
prendre tout cela à la légère. Madame Taubira et Monsieur Hollande s’engagent
dans un processus très dangereux.
Dans un entretien télévisé, avec
un député de l’opposition, celle-ci prise en flagrant délit de mensonge, laisse
supposer qu’il n’y a pas de lien entre l’affaire qui concerne l’héroïne trouvée
dans un avion et le voyage de Monsieur Sarkozy sur le même appareil, mais qu’il
pourrait y avoir un problème du même Sarkozy à propos d’une affaire de prise
illégale d’intérêts.
Elle détourne ainsi la véritable question,
qui est l’interception des conversations téléphoniques de Nicolas Sarkozy, qui
constitue un viol de toute légalité.
Nous sommes dans la perversion,
le mensonge et la perte de tout sens moral. Si nous nous laissons gagnés par
cette gangrène, nous risquons d’être atteints prochainement davantage encore.
Cette affaire a le mérite de
laisser apparaître ce qu’est actuellement le gouvernement français, un ensemble
de personnages sans scrupule prêts à tout pour conserver leur pouvoir, des
disciples des jacobins et de Staline.
Il est inexact de dire qu’il n’y
ait plus d’état. Au contraire celui-ci est tout-puissant. Il va quérir l’âme
des citoyens au plus profond de leur vie privée.
Edouard
VALDMAN
Ancien
élève de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris
Ancien
Secrétaire de la Conférence de Stage du Barreau de Paris
Ecrivain
– Dernier livre paru : « Pourquoi ? Les Lumières à l’origine de
l’Holocauste », 2015
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire