mercredi 19 décembre 2018

PETITION

LAISSONS L'ÉCOLE APPRENDRE L'HISTOIRE DES RELIGIONS À NOS ENFANTS

Pétition : LAISSONS L'ÉCOLE APPRENDRE L'HISTOIRE DES RELIGIONS À NOS ENFANTS
Par Edouard Valdman

Pétition adressée à Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Éducation)

De l'ignorance nait l'intolérance et le fanatisme. Aujourd'hui, le seul enseignement que reçoivent les enfants de familles catholiques, protestantes, musulmanes, juives… leur vient de leurs parents ou de membres du clergé.

Il est plus que jamais indispensable d'apprendre aux enfants l'histoire des religions pour leur faire comprendre leurs différences et leurs liens. Ils pourraient ainsi les comparer entre elles, les relativiser et développer leur sens critique. Pour cela "l'enseignement des faits religieux", noyé dans le cours d'histoire, ne suffit plus. 

Il est indispensable d'introduire 4 heures de cours d'histoire des religions dans les classes de 5e ou de 4e. Ces cours, intégrés dans le déroulement normal de l'année scolaire, seraient dispensés par les professeurs d'histoire-géographie et non par des religieux ou des théologiens.

Merci de SIGNER en cliquant sur le lien ci-dessous :

https://www.mesopinions.com/petition/enfants/laissons-ecole-apprendre-histoire-religions-nos/51707

vendredi 14 décembre 2018

LES « GILETS JAUNES » : REVOLTE OU REVOLUTION ?


En 2017, la gauche s’est effondrée à la suite d’un long processus de désintégration enclenché par François Mitterrand. Ce sont les errements et les ambiguïtés de ce dernier qui sont à l’origine de ce déclin. N’oublions pas qu’il s’est fait élire dans le cadre d’une constitution qu’il n’a eu de cesse de vilipender pendant 25 années.

La droite a fait de même à travers une guerre des chefs qui a bien montré son incapacité à assumer le pouvoir.

C’est en raison de cette impuissance et de cette mauvaise foi qu’Emmanuel Macron a été élu en s’appuyant sur une nouvelle majorité toute neuve et relativement innocente.

Son existence même représente la mauvaise conscience à la fois de la gauche et de la droite. Quant à son programme, ce sont les réformes que Juppé, Sarkozy, Villepin et autres n’ont jamais pu réaliser, en un mot une libéralisation de la société française afin de la rendre plus compétitive.

Il y eut un authentique sursaut, un vrai mouvement comprenant des citoyens de droite, des citoyens de gauche, prêts à agir au-delà des clivages traditionnels.


La seule réelle difficulté se produisit avec l’anathème portée contre François Fillon, au cours de l’élection. Que ce dernier ait agi maladroitement en embauchant femme et enfants comme attachés parlementaires, cela ne fait pas de doute. Cependant, la chasse à l’homme dont il a fait l’objet a dénoté un élément toujours présent, la toute-puissance de l’Etat face à la justice.

Le comportement du Parquet financier à l’encontre de François Fillon a montré qu’il n’y a pas en France d’indépendance de la justice. Celle-ci est totalement entre les mains du pouvoir politique.

Tant que la France n’aura pas coupé le cordon ombilical entre le Parquet et le pouvoir politique, il n’y aura pas de réelle liberté.

Il appartenait à François Fillon de dénoncer la traque dont il a fait l’objet et de bien montrer aux français, que s’il était élu, il romprait définitivement cet amarre.

Il a été incapable d’agir ainsi. Il n’avait pas l’intention d’opérer cette révolution. Si bien que son élection, en fin de compte, n’aurait rien apporté de décisif.

Aujourd’hui Emmanuel Macron se trouve devant le même problème. S’il le résout, si enfin le cordon ombilical entre la politique et la justice est rompu, il aura fait de la France un pays libre, et réussi sa Présidence.

Nous vivons, en effet depuis la Monarchie jusqu’à la Révolution, dans un régime autoritaire dont le lien entre la justice et la politique est le symbole, et dont l’affaire Fillon a été l’exemple le plus probant.

De nombreux gouvernements antérieurs de droite, ses sont prétendus libéraux et ont préconisé des réformes multiples. Aucun n’a réalisé ce que les anglais ont accompli au XVIIème siècle, rompre le lien entre la politique et la justice.

Une politique libérale n’est pas seulement celle qui laisse couler l’argent, mais celle plus essentielle, qui sépare justice et politique.

En dehors de cette réforme, il n’y a pas de liberté.

Emmanuel Macron en a entrepris de nombreuses. Elles sont les bienvenues. Cette dernière cependant en est la clé de voute. A ce jour elle n’est pas intervenue.


La France actuelle s’est construite sur un modèle socialisant venu de la Résistance et de la Libération. Elle possède la législation sociale la plus étendue et comme nécessairement la charge des impôts la plus importante.  La difficulté réside en ce que cette dernière et ce modèle sont difficiles à tenir, dans un monde de plus en plus concurrentiel, libéral et sauvage.

On ne peut plus vivre de la même manière dans un univers où la Chine et autres nations émergentes prennent davantage de poids.

Les français apparemment ne souhaitent pas ces réformes. Et pourtant, si l’on veut que les riches investissent et que l’économie devienne plus flexible, il faut bien sûr leur faciliter la tâche, d’où la suppression de l’ISF. On ne peut jouer sur tous les tableaux.

La France sent bien qu’elle doit changer de modèle social. Elle n’a plus les moyens de conserver l’ancien. Au moment de franchir le pont, elle se cabre.

Cependant Emmanuel Macron a été choisi par les français pour effectuer ces réformes. Il est légitime et compétent.

Quels que soient le bien fondé des revendications des gilets jaunes, ils ne présentent aucun caractère de légitimité. Leur mouvement est difficilement contrôlable. Il a certes la sympathie des français mais cela n’est sans doute pas suffisant pour assoir sa crédibilité.

Emmanuel Macron doit composer certes mais il ne doit pas céder sur l’essentiel de son programme. Ce serait se lancer dans une aventure dont on ne sait quel résultat elle pourrait nous réserver. Il est intolérable que des mouvements informels s’attaquent à la propriété des français et profanent les monuments les plus sacrés.

Le gouvernement ne peut pactiser avec un mouvement dont la seule œuvre à ce jour réside dans des imprécations et des destructions.

Il est probable qu’Emmanuel Macron agira en ce sens. La loi est de son côté. Il a du courage et de la volonté. Sans doute a-t-il sous-estimé la « grogne » dont les français sont par ailleurs coutumiers. En tout cas, il est nécessaire qu’il garde le cap.

Si le Président venait à douter de son bon droit, cela en serait fini d’une authentique espérance.


Il est deux éléments positifs dans ce que l’on peut appeler désormais sans crainte une révolution.

Tout d’abord les revendications évoquent une authentique souffrance dans la société. C’est elle qui s’est déjà exprimée à l’occasion des dernières élections et le rejet des partis traditionnels. C’est cette souffrance qui a fait élire Emmanuel Macron afin qu’une autre politique soit élaborée.

Le délai est court cependant pour qu’une vraie politique ait pu se nommer et porter des fruits.

Sans doute, Emmanuel Macron n’a-t-il pas pris l’exacte mesure de celle-ci et commis quelques maladresses. Pourtant son désir de changement parait authentique.

Il conviendrait aujourd’hui que le mouvement des gilets jaunes s’organise afin de former un vrai parti, à moins qu’il ne souhaite servir de point de repère à des groupes d’influence. En tout état de cause ces gilets jaunes pourraient constituer un mouvement apte à combler le vide dégagé lors des dernières élections.

L’autre côté positif est que ces manifestations ont permis de mettre au jour les casseurs et autres éléments dangereux de la société, ces organisations paramilitaires venues de la banlieue et qui souhaitent en découdre. Pour ceux-ci il n’est que la violence. C’est le pue qui suinte de la plaie.


Il serait par contre dangereux pour le gouvernement de permettre aux gilets jaunes de continuer à manifester les prochains samedis. Cela pourrait dégénérer et entrainer des drames de part et d’autre.

Il ne peut se permettre d’abandonner les commerçants français à la violence des casseurs, mais surtout dans le cas où il ne mettrait pas un terme à ces débordements, c’est dans la rue désormais qui se situerait le pouvoir. Le Président serait à ce moment décrédibilisé. On ne sait pas où cela pourrait nous mener.

S’il ne savait marquer cette limite, la France serait jetée dans une aventure dont on ne saurait prévoir la fin.

Si Emmanuel Macron était condamné à se retirer, le risque serait celui de l’anarchie.
Je ne pense pas quant à moi que son rôle soit terminé. La nation a placé sa confiance en lui ; il faut lui laisser du temps.

Il n’y a pas de solution de rechange. Personne ne peut aujourd’hui prétendre prendre sa place.


Cependant, la question essentielle réside en ceci : la France est l’héritière de la Royauté et de l’Eglise. Elle est sa fille ainée. La Révolution n’a pas changé la donne. Nous sommes passés du droit divin à la laïcité. Nous sommes toujours dans le sacré. 

La France doit décider si elle veut devenir davantage protestante donc plus pragmatique, et européenne ou au contraire, au risque de perdre beaucoup d’avantages  économiques, demeurer un pays en mal d’absolu, grand certes, mais comme peut l’être Don Quichotte dans un univers hostile qui aura choisi le progrès.

L’Histoire réserve beaucoup de surprises. Ce qu’on appelle le populisme est une manière de protéger l’espace du Tragique, au sens grec du terme, ce même espace que l’Europe avant la guerre avait perdu au bénéfice du marché.

C’est cet espace qu’Hitler de manière perverse, avait fait mine de vouloir sauvegarder face également au marxisme. Le contexte actuel est différent mais les équilibres demeurent toujours fragiles, et les choix toujours aussi délicats.

Edouard VALDMAN

mardi 11 décembre 2018

A propos du décès de mon ami JOSEPH JOFFO, l’auteur du « Sac de Billes », le 5 décembre 2018


J’ai fait la connaissance de Joseph Joffo au Salon du livre de Nice il y a une vingtaine d’années. Il s’était dès alors mis hors la loi car il souhaitait échapper à la mainmise des libraires sur la recette des auteurs.

En effet ceux-ci en les accueillant sur leur stand, percevaient 35% sur leurs droits. Autant dire qu’il ne leur restait plus rien après que l’éditeur eut perçu sa propre marge.

Joseph s’était donc installé en plein milieu du jardin Albert 1er, et avait fait l’objet comme nécessairement d’invectives du directeur du salon qui avait cependant fini par abandonner la partie. Joseph n’était pas un seul instant intimidé par ses remontrances.

J’avais en même temps admiré sa capacité à attirer le public. Il était un fantastique vendeur. Il allait chercher le lecteur, il le hélait, et celui-ci venait à lui, attiré par son charme et sa vitalité. Il vendait à l’époque son best-seller, « Le sac de billes » publié en 1973 aux éditions Jean-Claude Lattès, grâce auquel il s’était fait connaitre du monde entier et d’autres livres moins connus, publiés par la suite.

En tout cas, Joseph m’avait séduit et je crois que c’est là et à ce moment que nous sommes devenus des amis.

Je l’ai revu par la suite à Paris et nous avons poursuivi une authentique relation d’amitié.

L’aventure de son « Sac de billes » m’avait par particulièrement passionné car j’étais moi-même né à Nice, J’étais d’origine juive et mon père s’y était caché. Il s’en était assez bien sorti grâce en particulier à la famille de ma mère catholique et à des amis niçois, les Veran, qui l’avaient abrité chez eux, sur le port.

J’avais moi-même écrit un livre sur ces années d’occupation, « La Blessure », et j’étais un peu jaloux de Joseph car mon ouvrage n’avait pas connu de véritable succès. Je n’avais pas réussi à trouver un bon éditeur.

Cependant, depuis ce jour, Joseph s’était montré pour moi d’une grande générosité. Il a lu mon livre. Je crois qu’il l’a aimé. En tout cas, il n’a eu de cesse de m’aider en me présentant ses relations, ses amis proches.

Il s’est comporté à mon égard comme un très grand ami.

Nous nous sommes retrouvés à plusieurs reprises dans les salons littéraires, au salon du livre de Paris et aussi à Loches, à l’occasion de la manifestation organisée par Gonzague Saint Bris « La forêt des livres ».

A chacune de ces rencontres, j’ai éprouvé l’extraordinaire talent de vendeur de Joseph. Il s’agissait de véritables performances. A Loches en particulier, il arrivait dès le matin à 9 heures et ne terminait qu’en fin d’après-midi après avoir épuisé son stock.

Je le dis d’autant plus volontiers, que je suis dépourvu de cette qualité et que je ne pense pas d’ailleurs qu’il incombe à l’auteur de vendre ses livres. Il s’agit d’un autre métier. Ce n’est pas le sien.

Je me souviens d’une légère dispute que nous avons eue un jour à l’occasion d’un salon. Joseph avait dit qu’un « bon » livre était un livre qui se vendait bien.

J’avais contesté son assertion.

L’histoire du « Sac de billes » constitue une aventure à elle seule. C’est celle de Joseph et de son frère Maurice durant la dernière guerre, à Nice où leurs parents les avaient envoyés se réfugier en zone dite « libre ». C’est celle de ces deux enfants qui finissent à force de ruses d’avoir raison des allemands.

Un film en a été tiré. Leur mère, admirablement interprétée par Elsa Zilberstein, sera sauvée mais leur père sera arrêté et déporté (Patrick Bruel, excellent).

Celui-ci avait un salon de coiffure à Paris et après la guerre, les enfants le reprendront. Et c’est là qu’intervient un autre extraordinaire talent de Joseph, celui de conteur.

Il raconte son histoire et celle de son frère, celle du « Sac de billes ,» a un client du salon, Jean-Claude Lattès par ailleurs éditeur.

Celui-ci est intéressé. Il l’a fait réécrire par un écrivain professionnel Claude Klotz alias Patrick Cauvin, aujourd’hui disparu, qui comme l’a précisé Jean-Claude Lattès à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du film a apporté « sa petite musique ».

Jean-Claude Lattès en a fait un best-seller.

Comment fabrique-t-on un best-seller ? Difficile à dire. C’était le talent de Jean Claude Lattès. Cela a marché. Des millions de livres ont été vendus dans le monde entier.

Jean-Claude Lattès a fait quelques autres « coups » d’édition et plusieurs fois en inventant des histoires telles par exemple « Papillon » dont les aventures sont totalement imaginaires et qui n’a jamais vraiment existé.

Celle du « Sac de billes » par contre est authentique, et à la date de sortie du film, le 16 décembre 2017 au cinéma Le Gaumont, les protagonistes étaient bien présents avec leur famille, leurs enfants et petits-enfants et leur enthousiasme qui ne s’est jamais tari.

Joseph avait 85 ans à ce moment, Maurice 87 ans. Ils étaient toujours aussi dynamiques, entreprenants et prêts à en découdre. Ils ont gardé le moral.

Cela ne m’aurait pas étonné qu’ils jouent toujours aux billes.

En tout cas le film fut un succès. Le metteur en scène, Christian Duguay, a totalement réussi son projet. Les gosses sont magnifiques et les autres acteurs excellents.

Je m’attendais à une redite. En fait, cette projection m’a fait replonger au cœur de ma propre enfance et de ces années noires et comme à chaque fois que je reviens à elles, je m’étonne de la chance extraordinaire que j’ai pu avoir.

Nous sommes des survivants. Nous sommes des chanceux.

A chaque fois aussi je m’explique le silence qui a suivi. Très peu ont parlé de ces événements. Mes parents eux-mêmes se sont tus. Sans doute ceux-ci étaient-ils trop douloureux.

C’est pourquoi « La Nuit » d’Elie Wiesel, « Si c’est un homme » de Primo Lévy, « Le sac de billes » de Joseph Joffo sont des témoignages irremplaçables.

Cinquante ans après ils percent encore le silence.

Edouard VALDMAN, Ecrivain
Dernier livre paru « Demain, l’Occident ! »


vendredi 7 décembre 2018

Pour la défense des Chrétiens d’Orient Un voyage en Egypte


Il y a quelque temps, me rendant à Venise en avion, j’y ai fait la connaissance d’un évêque de l’Eglise copte Amba Athanassios. Nous liâmes plus amplement connaissance dans cette ville puis nous nous sommes retrouvés à Paris et devînmes des amis.

Récemment Amba est venu dîner à mon domicile et m’a proposé de l’accompagner en Egypte dans le cadre d’un voyage organisé en faveur des Chrétiens d’Orient.

Nous étions début novembre. J’étais particulièrement absorbé par les manifestations artistiques qui ont lieu à Paris à ce moment de l’année. J’ai senti que c’était une occasion à ne pas laisser passer. C’est un ami qui conduisait le voyage depuis le Caire jusqu’à Assouan.

Nous devions aller sur les traces de la Sainte Famille, visiter les pyramides, le Sphinx, le musée du Caire, le Temple de Louxor, la vallée des Rois… et d’autres temples grandioses, ainsi que des monastères, tout ce que je désirais depuis toujours et même entreprendre une croisière sur le Nil.


La « Sainte Famille » était le thème du voyage entrepris par Amba, Monseigneur Athanassios, et les organismes qui défendent les Chrétiens d’Orient, l’Organisation franco-égyptienne pour les Droits de l’Homme ainsi que l’Union d’Associations cultuelles coptes orthodoxes de France.

C’est ainsi que nous allâmes sur ses traces de celle-ci à travers notamment des monastères qui épousaient son itinéraire.

Ce périple était risqué car des attaques avaient eu lieu récemment et le jour même où nous arrivâmes à Mynia un attentat venait de se produire.

Au-delà du problème proprement politique posé par ces agressions, se perpétue à travers les siècles l’éternel combat pour la liberté. La Sainte famille avait elle-même fui la Terre Sainte que le roi Hérode gouvernait à l’époque. Il avait l’intention de sacrifier tous les nouveaux nés car on lui avait dit que le futur roi d’Israël se trouvait parmi eux.

L’Egypte était un refuge comme elle le fut plus tard pour Moïse.

En fait, on ne peut séparer l’histoire des Juifs, de celle des Chrétiens et de celle des Egyptiens.

L’Islam s’est greffé au 6ème siècle sur une aventure déjà immémoriale et il est étonnant de constater qu’en dégageant les temples ensevelis sous les sables on découvre des mosquées construites sur ceux-ci, comme ce le fut le cas d’ailleurs à Jérusalem avec la mosquée d’Omar, construite sur le temple de David.

Il y a plusieurs manières de considérer ces événements, soit les déplorer, soit percevoir à travers eux l’immense désir d’absolu des hommes.

Chaque civilisation pense avoir découvert la vérité. En fait, elle n’a trouvé que la sienne. La vérité est plus grande que tout cela. Elle est une quête. Elle perce les siècles et les sables.
C’est pourquoi il ne s’agit pas déplorer mais de rassembler et de dépasser.

Chrétiens, Musulmans, Juifs, laïcs constituent un seul peuple à la recherche de son âme.

L’Egypte est cette terre dont le sable forme une seule société, celle de la foi.Une autre dimension de ce voyage fut la présence importante de la sécurité égyptienne auprès de notre  groupe, d’autant plus que très peu de temps avant, des chrétiens avaient été victimes d’attentats terroristes. Ces attaques pour l’Egypte étaient une calamité, car depuis plusieurs années le tourisme lui manquait, et il est la ressource principale du pays. Sans lui c’est la misère. Ceci nous a été répété par un nombre considérable d’égyptiens tout au long de notre voyage. Nous avons circulés du Caire à Assouan entouré par deux voitures de police, l’une en avant de notre bus et l’autre derrière celui-ci.

L’islam est très présent en Egypte et les agents de sécurité ne manquaient pas de faire leur prière sur les tapis d’usage à chaque arrêt de notre bus.

Cette sécurité vigilante est d’autant plus étonnante que les égyptiens sont un peuple très accueillant et même affectueux.

Le terrorisme est un problème politique mais il ne contredit pas la nature même des égyptiens.


Ici au Caire, à Louxor, je me suis senti vraiment à l’aise. L’islam lui-même, par sa présence obsédante me rassurait. Il s’agissait d’une foi. Le voile des femmes lui-même ici, a une signification autre que celle qu’il peut avoir en France.

Enfin, cette puissance antique toujours présente à travers se temples, ses statues, intègre le visiteur à une histoire immémoriale qu’il ne rencontre nulle part ailleurs.

Nulle part les colonnes des temples furent aussi colossales et le désir de survivre aussi puissant.

Nulle part les hommes ont dit comme ici la beauté plus forte que la mort.


Cependant, notre compagnon le plus proche tout au long de ce voyage fut le désert. Il longe le Nil. Dès que l’on s’éloigne tant soi peu de sa rive, on le rencontre. Il est fascinant et j’ai eu le privilège en fin de séjour, sur le bateau qui nous emmenait de Louxor à Assouan de dire mon poème «  En soi, le désert ». Ce fut un grand plaisir pour moi, car quelques ombres s’étaient glissées dans le fonctionnement du groupe et la lecture de mon texte me donna l’impression d’avoir réconcilié les antagonismes.

Le Nil est le poumon de l’Egypte. De chaque côté du fleuve c’est le désert. Là où il coule c’est l’abondance. Tout fleurit. Tout grandit. Sans le Nil, il n’y a pas d’Egypte, sans ses inondations qui le font déborder de ses rives.

Le plus extraordinaire n’est-il pas que ce fleuve aie répandu sur les temples son limon, les aie ainsi protégés et sauvegardés durant des millénaires.

C’est le sable du désert qui les a recouverts et a permis aux siècles de les sauver.

En fait l’Egypte ne peut pas plaire véritablement à un esprit moderne, qui a besoin de vitesse, d’efficacité. L’Egypte ne peut convenir qu’à des esprits empreints d’éternité. Tout ici est soit immuable, soit délirant et fébrile comme les rues du Caire la nuit. On passe de la folie contemporaine à l’immobilité des momies.

La plus belle image de ce pays peut-être, cette caravane qui se forme au pied des pyramides et s’enfonce dans le désert.

Ici il ne s’agit plus d’une aventure moderne mais d’un accomplissement à la recherche de soi.


La condition de la femme a évolué dans certains pays musulmans, en particulier en Egypte. Beaucoup de femmes travaillent, ont accès à l’université. Peu désormais portent le voile mais ce qui est étonnant ici c’est la confrontation entre cette modernité et ce passé. Le voile en Egypte n’a pas la même signification qu’en Occident. Il s’intègre à une société que l’on peut appeler multi cultuelle. En France, il choque, il constitue une véritable provocation. Je le ressens moi-même comme une atteinte à la dignité humaine.

Ici, il se fond dans un paysage bariolé et surtout en ce que disent certaines femmes il est une défense contre ce qui pourrait constituer un harcèlement.

En effet, pour la plupart des Musulmans, la femme est condamnée à vivre à la maison. Elle est élevée dans le seul souci du plaisir de l’homme. Si elle sort librement, elle peut faire l’objet d’agressions.

Dans les pays musulmans le mari peut encore épouser quatre femmes. Il semble, cependant, que les choses évoluent.

En fait le problème ne se résoudra que par la grâce de l’économie.

Dans le monde moderne, peu d’hommes en Islam auront la possibilité d’entretenir quatre femmes. Seuls les riches le pourront, si bien que le nivellement des conditions qui va avec la société moderne entrainera inéluctablement une condition féminine autre, nouvelle. La femme sera contrainte de travailler et son statut évoluera.


Le drame politique de l’Egypte réside en ceci : que si le gouvernement actuel, comme celui de Moubarak précédemment échoue, le seul recours sera les frères musulmans. Il n’y a pas d’alternative démocratique. C’est ce qui s’est passé après la chute de Moubarak. Les islamistes se sont engouffrés dans la brèche et l’armée a été contrainte d’intervenir. L’accession des frères musulmans au pouvoir avait entrainé la fermeture des portes de l’Egypte, en particulier aux étrangers, et réduit considérablement le tourisme. Or celui-ci est un des poumons de l’Egypte. Ce pays ne pourra être vraiment libre que lorsque le terrorisme étant vaincu, elle pourra construire une véritable démocratie à l’intérieur de laquelle toutes les idées et toutes les sensibilités pourront se manifester.

Pour cela il faut créer une authentique prospérité et celle-ci ne pourra se produire qu’à travers la coexistence de tous les habitants de l’Egypte, Chrétiens, Musulmans, Juifs.

Les Coptes eux-mêmes se disent les descendants des pharaons. Ils doivent y avoir une place privilégiée. L’Egypte est leur patrie.

C’est pourquoi ce voyage sur les traces de la Sainte famille était important. Il était un signe, un symbole. C’est à ce titre qu’il a été soutenu par la direction de la Région Ile de France. Elle y voyait une amorce à la reprise des échanges entre la France et l’Egypte, après les derniers attentats.


Le groupe lui-même était conduit par Amba Athanassios et Jean Maher, président de l’association de la défense des Chrétiens d’Orient. Le guide qui nommait les différents temples et monuments était un égyptien d’origine libanaise, Nabil. Quant au groupe, il était composé essentiellement d’amis d’Amba Athanassios qui possède un rayonnement certain.

Jean Maher se conduisit comme un responsable sérieux dans une situation délicate puisque nous étions incontestablement menacés par des attentats terroristes, si bien que ce voyage fut une incontestable réussite.

En effet, d’une part nous allâmes sur les traces de la « Sainte famille » à travers les grottes et monastères qui marquent son itinéraire, sans oublier les rencontres avec les représentants de la communauté Coptes, évêques et moines et d’autre part, nous avons eu un aperçu très ciblé de l’Egypte, pyramides, Sphinx et temples qui nous ont donné le désir de revenir bientôt pour approfondir notre connaissance de ces hauts lieux.

Notre troupe était relativement hétéroclite mais nous communions à travers, d’une part une relation privilégiée au christianisme et d’autre part, le plaisir de connaitre l’Egypte.

C’est la beauté qui nous a réunis durant douze jours et comme le dit Dostoïevski « La beauté sauvera le monde ».


J’ai assisté comme je le souhaitais au coucher de soleil sur le Nil depuis la terrasse de l’hôtel Winter Palace à Louxor. Ce spectacle est effectivement grandiose. Le soleil à mesure qu’il s’enfonce dans le fleuve devient de plus en plus ocre et c’est un authentique charbon ardent qui pénètre dans le Nil.

Mais ce qui est le plus fascinant, ou qui me parut tel, c’est que cette chute dans le fleuve, ce glissement est à l’image de notre propre vie et je compris alors pourquoi les égyptiens avaient fait du soleil leur Dieu.

Comme lui, chaque jour, nous naissons puis nous nous enfonçons dans le fleuve. La chute du soleil qui succombe dans les eaux est notre chute même. Chaque jour nous mourrons et la vue du soleil accomplissant ce rite nous aide à accepter notre sort.

Nous sommes comme ce soleil. Son destin est le nôtre. Le fleuve est devenu rouge et notre mort nous apparait la sienne, voluptueuse et inéluctable.

Devant ce spectacle, dont les égyptiens avaient fait une divinité il y a 5000 ans, on ne peut que se distancier et considérer tout événement humain comme passager et dérisoire.
Le Dieu Ra impose sa loi, celle de la lucidité et de la sagesse.

J’ai cru également apercevoir dans ce soleil couchant à côté de l’image de ma vie et de celle de ma mort celle d’une toile du peintre Rothko. En fait, tout en l’appréciant, je n’avais jamais très bien compris ce que les toiles de ce peintre pouvaient bien signifier. Je l’avais seulement soupçonné. A présent, c’était très clair. Les bandes incrustées dans ses toiles les unes dans les autres n’étaient autres que ces couleurs que le soleil dispensait, en se jettent dans le fleuve à mesure qu’il s’y fondait.

Il n’y avait pas de séparation entre la vie et la mort, seulement des nuances. Tout se fondait, tout se confondait, tout s’évaporait. La vie se mêlait à la mort. C’était seulement une question de ton.

Le pharaon lui-même intégré au Cosmos, représente le soleil et après sa mort il doit rejoindre le Dieu. Tout tourne autour de cet événement, dans cette civilisation qui a engendré la nôtre. Il s’agit d’un rite cosmique. Le soleil donne la vie. Le pharaon est celui qui est le plus près du soleil. Son passage sur terre n’est qu’un moment de sa course vers le soleil. L’or est comme le soleil, le symbole de la puissance.


Dans l’avion qui m’emmenait au Caire, une surprise : sur la carte qui était développée devant moi et qui figurait le voyage jusqu’en Egypte, pas d’Etat d’Israël. Le Moyen Orient ignore donc une géographie qui est celle du 21° siècle et qui a été établie en accord avec les Nations Unies en 1948.

Au-delà de la susceptibilité que peuvent éprouver les juifs face à ce constat, il est évident que l’Egypte ne pourra résoudre ses problèmes politiques que si elle affronte ce qu’on appelle la Modernité.

L’Etat d’Israël est une réalité avec laquelle les pays arabes doivent aujourd’hui compter. Ils doivent l’intégrer. Il fait partie de leur histoire.

Les musulmans sont des fils d’Abraham et à ce titre ils doivent prendre place à côté des juifs et des chrétiens dans un Moyen Orient réconcilié.

Cette manière de gommer l’existence d’un Etat reconnu par la communauté internationale est une marque d’impuissance. Il ne s’agit pas de nier. Il faut accueillir et intégrer.

Edouard Valdman

A propos du 70ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948


Lorsque l’on évoque les Droits de l’Homme, il convient de remonter jusqu’à leurs sources. Ce sont les Tables de la Loi données par Dieu à Moïse sur le Mont Sinaï. Ils sont fondés sur la foi en un Dieu unique.

Certes, plus tard, ils seront laïcisés avec l’Habeas Corpus anglais au  16ème siècle et la déclaration française de 1791. Cependant, c’est appuyés sur la transcendance qu’ils ont été formulés à l’origine.

C’est la raison pour laquelle il existe aujourd’hui une différence dans la perception de ces droits par les pays religieux et par ceux qui ne le sont pas.

Les Etats-Unis, nation protestante, puritaine et chez lesquels sont domiciliées les Nations Unies, ont une relation différente aux Droits de l’Homme que la France, pays laïc. Pour celle-ci, le socle des Droits  est constitué par une République qui ne fait référence à aucune spiritualité.

Pour ceux-ci, ils sont intégrés à un état qui proclame « In God we trust ».

En apparence, cela n’a pas l’air très différent mais en fait cela crée des rapports parfaitement dissemblables.

Les Etats-Unis intègrent l’immigré en l’invitant à annoncer sa croyance. Elle coexistera avec la leur. Ils accueillent l’homme dans son entier.

En France, on accepte l’autre mais on ne veut pas connaitre sa religion. Il est un français seulement.

C’est cela qui crée des tensions. Car le Juif, le Musulman ou le Chrétien ont une relation sacralisante au monde et en France ils sont contraints de sacrifier une partie d’eux-mêmes.

C’est pourquoi la déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 doit se lire différemment si l’on est à New York, à Paris ou ailleurs.

Ce qui est important de constater aujourd’hui, c’est que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 élargit celle que l’on a l’habitude de nommer et qui remonte en France à 1791. Celle-ci reprend sa place à côté de l’Habeas Corpus, en relation avec la transcendance.

Si l’on regarde attentivement ce qui s’est passé à l’occasion de la Révolution française, on s’aperçoit que le vocabulaire qui formule les nouvelles institutions a été modifié certes. De la monarchie de droit divin nous sommes passés à la République, à la Volonté générale, à l’Egalité, à la Majorité, mais les structures de l’Etat n’ont pas changé.

Si l’on considère la justice par exemple, on constate que le Tribunal Révolutionnaire, devenu en 1793 l’instance suprême, aucun appel ne pourra intervenir contre lui. Il débouchera sur la Cour d’Assises qui ne connaitra elle-même aucune instance d’appel jusqu’en 2003.

Nous sommes toujours dans une procédure inquisitoriale venue tout droit de l’Eglise catholique.

L’Empire renforcera encore les institutions absolutistes de l’Etat.

Tocqueville lui-même le remarquera dans « La France et la  Révolution ». Tout était prêt à ce moment pour que le pouvoir échoie à un organe unique. Les corps intermédiaires, régions et langues, avaient été détruits par l’absolutisme royal.

Les Droits de l’homme de 1791 s’imposeront au monde. Ils seront le nouvel évangile selon Jean-Jacques Rousseau qui aura vaincu Voltaire, favorable comme Montesquieu et autres philosophes à une monarchie constitutionnelle.

En fait ces Droits constituent un nouvel impérialisme fondé sur la toute-puissance des Lumières et de la Raison. C’est sur cette base que la France constituera son Empire.

Face à lui, une manière différente d’appréhender les Droits de l’homme : l’humanisme anglo-saxon. Il est issu de l’Habeas Corpus anglais, l’acte fondateur de la démocratie au 16° siècle, qui considérait qu’on ne pouvait retenir en détention un citoyen au-delà de 48h si on ne possédait pas contre lui des charges suffisantes.

L’Habeas Corpus ne portait pas atteinte à la monarchie qui devenait seulement constitutionnelle. Celle-ci prenait toujours en compte la transcendance. Le Roi demeurait le socle des institutions.

Ce sont ces deux relations aux Droits de l’Homme qui se sont affrontées à l’occasion de la lutte entre Napoléon et l’Angleterre. D’un côté un Empire français fondé sur les Lumières et la mort de Dieu, et de l’autre une monarchie anglaise faisant toujours référence à ce dernier.

Ces deux conceptions, apparemment antagonistes, fondent en fait la richesse des Droits de l’Homme contemporains. Elles constituent une fusion de ces deux approches.

Aux Etats-Unis, les Lumières coexistent avec la présence de Dieu, ce qui n’est pas le cas en France.

Cependant, de plus en plus de principes anglo-saxons, telle la présomption d’innocence, interviennent dans la vie politique française.

Il faut rappeler que jusqu’en 2003 la Cour d’Assises en France a prononcé la peine de mort, sans qu’il y ai eu la possibilité d’un appel de cette décision.

Ce qui est important de constater aujourd’hui c’est que la Déclaration Universelle de 1948, élargit celle que l’on a l’habitude de nommer, et qui remonte en France à 1791. Celle-ci reprend sa place à côté de l’habeas corpus en relation avec la transcendance.

 Pourtant au nom de ces mêmes droits et de la démocratie, de grands Etats  interviennent actuellement pour détruire des nations entières et imposer leur idéologie.

Malgré la présence des Nations Unies, la quête éperdue vers le progrès, que ce soit la conquête du ciel ou à travers les nouveaux moyens de communication, l’Iraq, la Syrie, le Yémen et autres continuent à être des nations martyres. L’esclavage n’a pas été aboli. On peut même dire sans crainte qu’il progresse.

En fait, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme doit aujourd’hui prendre en compte un nouveau regard sur le monde. Elle ne doit pas seulement consacrer la prééminence des grandes nations, mais considérer la montée en puissance des nations émergentes.

Ce nouveau regard au-delà de notre civilisation judéo chrétienne, devrait fonder un univers nouveau dont nous ne possédons pas encore la vraie composition. Il constitue précisément le défi de l’avenir. Il faut savoir l’imaginer et le regarder sans crainte comme une nouvelle richesse.

Le 21ème siècle ne peut plus être seulement l’apogée du monde occidental. Il doit prendre l’univers en compte. Tous doivent avoir accès à la connaissance et au bien-être.

L’Election n’est pas réservée à un peuple. Chacun doit s’élire et selon le mot admirable du poète Jo Bousquet « Chacun est l’errant et il est la terre promise ! ».

Il est un domaine sans doute au-delà du religieux qui peut réconcilier les hommes entre eux, non pas arrêter la guerre, ni juguler le mal mais leur permettre de communiquer et d’exprimer leur angoisse. Ce n’est déjà pas si mal. Ce domaine, c’est l’art. Pas besoin pour cela d’avoir fait de grandes études. Pas besoin d’être fortuné ou d’appartenir à un pays puissant. Des artistes peignent ou font de la musique au cœur des bidonvilles, dans les banlieues les plus déshéritées de l’Afrique.

C’est la sensibilité et le regard vers la beauté qui sont les véritables liens entre les hommes. La Pieta a fait davantage pour le cœur humain que n’importe quel discours, n’importe quelle charte ou n’importe quelle déclaration des droits. Le rayonnement de la sensibilité n’appartient pas à un peuple en particulier, il est universel.

Le langage de l’art peut être compris par tous, du plus pauvre au plus puissant. C’est lui qui devrait être un des vecteurs de rassemblement futur de l’humanité.

En tout cas, c’est cela qu’il faut sans doute prévoir et préparer une nouvelle approche des Droits  différents, multiples et variés.

Bien plus, non seulement la Déclaration des Droits doit prendre en compte de nouvelles Nations, mais elle ne doit plus être uniquement la Déclaration des Droits de l’Homme mais considérer celle du Droit des Femmes. Celles-ci sont les grandes oubliées de la Déclaration Universelle.

Selon la Bible Dieu a d’abord créé l’Homme, puis il a extrait de son flan Eve, celle par qui le péché est arrivé.

Le problème est qu’entretemps, celle-ci a conquis son autonomie et souhaite faire entendre sa voix séparément et différemment.

Les Nations Unies devront formuler une nouvelle Déclaration, celle des Droits des Hommes et des Femmes.

Adam et Eve sont sortis du jardin. Ils ont pris le risque de l’intelligence. Ils ont conquis l’un et l’autre leur autonomie.

Eve entend désormais le faire savoir.

Edouard VALDMAN