C’est sans doute la première et
la dernière fois que nous verrons Paris si désespérément vide, comme si la ville
s’était vidée de son sang !
Demain, tout redeviendra comme
avant. Aujourd’hui c’est le désert.
Avec lui vient le silence. Le
vacarme qui accompagne la ville habituellement et constitue un fond sonore n’a
plus lieu d’être. Les hommes ont disparu.
Ils avaient perdu le sens de la
solitude. Tout à coup la voilà qui revient et avec elle l’angoisse de la mort.
Le divertissement n’avait qu’un
seul but, dissimuler ce scandale, le seul évènement capital que nous ne
puissions éluder.
Soudain nous sommes face à lui.
Il nous le faut regarder en face.
Etrangement depuis le début de
l’épidémie, pas un mot n’a été prononcé à propos de Dieu. On dirait qu’il a été
expulsé de l’histoire des hommes. Certes des églises ont montré discrètement leur
nez mais elles ont accepté cependant que l’on repousse la date de leurs offices,
à l’après virus.
C’est peut-être ici l’élément le
plus important, celui de la nécessaire reprise en compte de la dimension sainte
dans un monde dont Dieu a été banni.
On ne peut plus parler à l’autre,
qu’à une certaine distance. On le déplore. Pourtant cet espace, c’est celui de
la distanciation, l’espace de la transcendance.
La démocratie montre ses
défaillances. Elle vit sans aucun doute aujourd’hui ses derniers beaux jours.
C’est le Père qui doit être remis à sa juste place. Le virus nous contraint à retrouver
des attitudes primordiales.
Serions-nous sur le point de
fonder de nouvelles aristocraties ?
Deux grands évènements se sont
produits au XX° siècle, au cœur même de notre Histoire, la Résurrection d’Israël
et la Repentance de l’Eglise catholique. Enfin un front commun contre
l’idolâtrie, celle de la technique et celle de la marchandise !
A peine ce dernier est-il formé que
le monde sous l’influence du marché, se précipite vers une nouvelle prophétie
dévoyée, la mondialisation. Ce n’est pas la reconstruction du troisième Temple,
c’est la Gay Pride qui se déploie au centre de la Ville Sainte.
Le vrai danger, c’est la fin du
Livre.
Jusqu’à ce
jour il a été notre emblème et l’écrivain le représentant de l’élite. Chaque
auteur avait référence à la Bible, au Coran ou à l’Evangile. Le livre ne se
suffisait pas à lui-même mais avait lien à une culture, en relation elle-même
avec le Sacré.
C’est à
l’intérieur de cette mémoire que les auteurs se sont situés. Le livre semble
s’en être abstrait, pour vivre sa vie propre. Il se vend au poids sur tous les
marchés du monde. Nous assistons à une évolution très périlleuse. Il s’agit
d’un grand péril pour la Civilisation.
Si l’auteur ne
croit pas qu’il fait appel à des forces transcendantes, il n’y a pas de Livre.
Dans toute
démarche artistique il y a appel vers l’autre, vers le miracle de la rencontre.
Ecrire, c’est déjà fonder un au-delà de l’homme.
Actuellement,
tout ce qui appelle vers cette transcendance gène. Cela risque de troubler les
lois du marché.
Si l’on veut
sauvegarder la civilisation, il faut permettre au Livre de reprendre sa place
traditionnelle dans notre culture. Pour cela il faut revenir à nos sources
spirituelles.
Ce qui nous
menace, c’est la profusion de la marchandise qui a la prétention d’intégrer les
œuvres d’art.
Le problème climatique lui-même
n’est que le reflet d’un mal plus profond. Il révèle la crise de la pensée
occidentale qui a rompu avec le Sacré et tenté de faire de l’Homme le maître de
la création.
On pourrait dire que la nature se
venge. Celle-ci en effet doit être respectée. Ce respect n’existe que dans une
relation à une plus haute spiritualité.
A partir du moment où la nature
est considérée comme un objet de pure exploitation et de rendement, à
l’intérieur d’une pensée matérialiste, elle peut disparaître.
Si l’homme veut à nouveau
ré-enchanter la terre, il doit remettre l’esprit à sa vraie place. Ce ne sont
ni l’économie, ni l’écologie qui fondent l’homme. Ce ne sont pas ses seules
relations sociales. Ce qui le fonde, c’est l’esprit.
Quand le virus disparaitra-t-il ?
Quand nous aurons intégré à nouveau les valeurs spirituelles de notre
civilisation et rejeté définitivement
les illusions nées des Lumières.
L’Europe elle-même ne se
constituera véritablement que lorsqu’elle aura le courage d’assumer ses
origines chrétiennes.
La Chine dans la main de laquelle
nous nous trouvons aujourd’hui est notre créature. C’est nous qui l’avons
inventée à coup d’opium et de boulets de canon, à coup d’idéologie importée
depuis Rousseau jusqu’à Marx. Donald Trump aura eu l’immense mérite de nous le
dévoiler. Il faut qu’elle revienne à ses sources immémoriales.
La Chine renoue le fil du sacré.
Edouard Valdman
Dernier livre paru : Demain, l’Occident !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire