samedi 2 mai 2020

A PROPOS D’UN VIRUS, RENOUER LE FIL DU SACRE


C’est sans doute la première et la dernière fois que nous verrons Paris si désespérément vide, comme si la ville s’était vidée de son sang !

Demain, tout redeviendra comme avant. Aujourd’hui c’est le désert.

Avec lui vient le silence. Le vacarme qui accompagne la ville habituellement et constitue un fond sonore n’a plus lieu d’être. Les hommes ont disparu.

Ils avaient perdu le sens de la solitude. Tout à coup la voilà qui revient et avec elle l’angoisse de la mort.

Le divertissement n’avait qu’un seul but, dissimuler ce scandale, le seul évènement capital que nous ne puissions éluder.

Soudain nous sommes face à lui. Il nous le  faut regarder en face.

Etrangement depuis le début de l’épidémie, pas un mot n’a été prononcé à propos de Dieu. On dirait qu’il a été expulsé de l’histoire des hommes. Certes des églises ont montré discrètement leur nez mais elles ont accepté cependant que l’on repousse la date de leurs offices, à l’après virus.

C’est peut-être ici l’élément le plus important, celui de la nécessaire reprise en compte de la dimension sainte dans un monde dont Dieu a été banni.

On ne peut plus parler à l’autre, qu’à une certaine distance. On le déplore. Pourtant cet espace, c’est celui de la distanciation, l’espace de la transcendance.

La démocratie montre ses défaillances. Elle vit sans aucun doute aujourd’hui ses derniers beaux jours. C’est le Père qui doit être remis à sa juste place. Le virus nous contraint à retrouver des attitudes primordiales.

Serions-nous sur le point de fonder de nouvelles aristocraties ?

Deux grands évènements se sont produits au XX° siècle, au cœur même de notre Histoire, la Résurrection d’Israël et la Repentance de l’Eglise catholique. Enfin un front commun contre l’idolâtrie, celle de la technique et celle de la marchandise !

A peine ce dernier est-il formé que le monde sous l’influence du marché, se précipite vers une nouvelle prophétie dévoyée, la mondialisation. Ce n’est pas la reconstruction du troisième Temple, c’est la Gay Pride qui se déploie au centre de la Ville Sainte.

Le vrai danger, c’est la fin du Livre.

Jusqu’à ce jour il a été notre emblème et l’écrivain le représentant de l’élite. Chaque auteur avait référence à la Bible, au Coran ou à l’Evangile. Le livre ne se suffisait pas à lui-même mais avait lien à une culture, en relation elle-même avec le Sacré.

C’est à l’intérieur de cette mémoire que les auteurs se sont situés. Le livre semble s’en être abstrait, pour vivre sa vie propre. Il se vend au poids sur tous les marchés du monde. Nous assistons à une évolution très périlleuse. Il s’agit d’un grand péril pour la Civilisation.

Si l’auteur ne croit pas qu’il fait appel à des forces transcendantes, il n’y a pas de Livre.

Dans toute démarche artistique il y a appel vers l’autre, vers le miracle de la rencontre. Ecrire, c’est déjà fonder un au-delà de l’homme.

Actuellement, tout ce qui appelle vers cette transcendance gène. Cela risque de troubler les lois du marché.

Si l’on veut sauvegarder la civilisation, il faut permettre au Livre de reprendre sa place traditionnelle dans notre culture. Pour cela il faut revenir à nos sources spirituelles.

Ce qui nous menace, c’est la profusion de la marchandise qui a la prétention d’intégrer les œuvres d’art.

Le problème climatique lui-même n’est que le reflet d’un mal plus profond. Il révèle la crise de la pensée occidentale qui a rompu avec le Sacré et tenté de faire de l’Homme le maître de la création.

On pourrait dire que la nature se venge. Celle-ci en effet doit être respectée. Ce respect n’existe que dans une relation à une plus haute spiritualité.

A partir du moment où la nature est considérée comme un objet de pure exploitation et de rendement, à l’intérieur d’une pensée matérialiste, elle peut disparaître.

Si l’homme veut à nouveau ré-enchanter la terre, il doit remettre l’esprit à sa vraie place. Ce ne sont ni l’économie, ni l’écologie qui fondent l’homme. Ce ne sont pas ses seules relations sociales. Ce qui le fonde, c’est l’esprit.


Quand le virus disparaitra-t-il ? Quand nous aurons intégré à nouveau les valeurs spirituelles de notre civilisation et rejeté définitivement  les illusions nées des Lumières.

L’Europe elle-même ne se constituera véritablement que lorsqu’elle aura le courage d’assumer ses origines chrétiennes.

La Chine dans la main de laquelle nous nous trouvons aujourd’hui est notre créature. C’est nous qui l’avons inventée à coup d’opium et de boulets de canon, à coup d’idéologie importée depuis Rousseau jusqu’à Marx. Donald Trump aura eu l’immense mérite de nous le dévoiler. Il faut qu’elle revienne à ses sources immémoriales.

La Chine renoue le fil du sacré.

Edouard Valdman
Dernier livre paru : Demain, l’Occident !

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